Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Panne géante d’électricité: le maire charge et dénonce
Perturbée depuis vendredi soir par une large panne d’électricité, Hyères retrouve petit à petit son calme. Loin d’avoir digéré le problème, le maire, Jean-Pierre Giran monte au créneau
Ce n’est plus un secret pour personne. La ville d’Hyères vient de vivre un week-end agité. Depuis vendredi soir, au total, près de 5 500 foyers ont été privés d’électricité. Non pas pendant dix minutes, mais jusqu’au dimanche après-midi. Remonté par cet incident, dans l’incapacité de gérer directement le problème, Jean-Pierre Giran, maire de la cité des palmiers, a décidé d’interpeller l’entreprise Enedis, en charge de la distribution d’électricité.
Perturbation généralisée
Il est 11 heures, hier matin, dans le bureau du premier magistrat. Tendu, il attend fermement ses interlocuteurs. Gilles Pinel, directeur délégué Côte d’Azur chez Enedis, passe alors la porte. La réunion commence aussitôt… et Jean-Pierre Giran démarre fort : « J’ai vraiment, en moi, un sentiment de scandale. Ce problème s’apparente à une catastrophe naturelle. Sur la commune, la situation a créé une perturbation généralisée. » Au fil de son intervention, le maire pointe, notamment, la manière dont la crise a été gérée. En effet, pour rappel, la municipalité avait demandé, dès le samedi matin 8 heures, des groupes électrogènes afin d’alimenter, du mieux possible, les points stratégiques de la cité. Ces groupes électrogènes n’arriveront finalement qu’en fin d’après-midi, laissant particuliers et professionnels dans une insoutenable attente. Jean-Pierre Giran poursuit : « Il faut le savoir, sans information de votre part, le climat devient très vite anxiogène. La population ne peut pas rester aussi longtemps sans réponse. »
Éviter la récurrence des problèmes
Si à l’heure où nous écrivons, et selon les dires d’Enedis, « tout est rétabli sur le secteur», le réseau électrique hyérois reste tout de même « une zone fragile ». Cet état de fait a poussé le maire à demander très clairement, sans perdre une seule seconde : « Allezvous stocker des groupes électrogènes à Hyères ? En cas de nouvelle crise, cela éviterait de perdre du temps et de créer un mouvement de panique. » Il n’en est pas vraiment question. Gilles Pinel, directeur délégué d’Enedis Côte d’Azur, précise : « Nous ne pouvons pas stocker, bloquer des groupes électrogènes. Ils sont répartis sur l’ensemble du territoire. En cas de nouveau coup dur, il y en a à proximité. » Dans ses prévisions, et avec ce week-end dernier annoncé de caniculaire, Enedis s’attendait à des perturbations. Mais pas aussi centralisées. « C’est une première, ajoute Gilles Pinel. Des crises de cette ampleur, nous en avons déjà gérées. Mais pas concentrées sur une seule et même ville, avec 5 500 foyers touchés. C’était impressionnant. » Jean-Pierre Giran a clôturé cette réunion d’une bonne heure en quatre points. «D’abord, il faut qu’une expertise complète de la ville soit lancée. Ensuite, j’espère qu’un principe de précaution sera mis en oeuvre. La communication et l’information, de votre côté, doivent encore être améliorées. Les gens doivent savoir ce qui se passe. Une stratégie doit également être établie pour que ces problèmes ne deviennent pas récurrents.» Message ferme d’un maire remonté face à un problème qu’il ne peut pas directement gérer. Seul Enedis, en situation de monopole public d’État sur la distribution d’électricité, peut prendre ce problème à bras-le-corps. Espérons qu’il s’en saisisse.