Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Venezuela : Maduro dénonce une attaque de “mercenaires”
Le président vénézuélien Nicolas Maduro a affirmé que l’armée avait repoussé une « attaque terroriste » contre une base militaire, menée par des «mercenaires» dont certains restaient recherchés hier. Cette attaque, qui a fait deux morts parmi les assaillants, renforce les craintes de violences accrues au Venezuela. Le pays est en proie à une profonde crise politique et économique alors que ses relations avec la communauté internationale, notamment les Etats-Unis, sont de plus en plus tendues. Les forces de sécurité recherchent toujours « une partie du groupe qui a réussi à s’emparer de quelques armes », a indiqué le ministre de la Défense Vladimir Padrino. Selon lui, les prisonniers ont avoué avoir été recrutés « par des militants de l’extrême droite vénézuélienne en contact avec des gouvernements étrangers ». Le chef des forces armées, le général Jesus Suarez Chourio, a affirmé que l’opération était « financée par la droite et ses collaborateurs, financée par l’empire nordaméricain » [les Etats-Unis, ndlr]. Le président du Parlement vénézuélien, Julio Borges, porte-voix de l’opposition, a demandé la «vérité» sur cet incident et refusé toute « chasse aux sorcières ».
L’Europe inquiète
L’Union européenne s’est alarmée à nouveau de la situation hier dans un communiqué : « Il n’y a pas d’alternative au respect des institutions légitimes, à la séparation des pouvoirs et au respect des droits des citoyens à exprimer librement leur opinion politique ».
Réunion au Pérou aujourd’hui
Car le chavisme – du nom d’Hugo Chavez, président de 1999 jusqu’à sa mort en 2013 –, dont l’hégémonie avait été mise à mal par la large victoire de l’opposition de centre droit aux élections législatives fin 2015, a repris désormais la main sur l’ensemble des institutions. Le Venezuela semble chaque jour plus isolé sur la scène internationale : les Etats-Unis ont accusé Nicolas Maduro d’avoir fait « un autre pas vers la dictature », tandis que le Mercosur, le marché commun d’Amérique du Sud, a suspendu samedi le Venezuela « pour rupture de l’ordre démocratique ». Le Pérou a convoqué pour aujourd’hui une réunion des ministres des Affaires étrangères de quatorze pays latino-américains afin de discuter de la crise.