Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
F : tapis rouge chez Sauber ?
« Même si je m’attendais à le voir très compétitif d’emblée, j’ai été surpris par ses facultés d’adaptation, notamment en ce qui concerne la gestion de la dégradation des pneumatiques en course. Débuter en F, c’est tout sauf simple, a fortiori avec un coéquipier qui découvre également la discipline (l’Italien Antonio Fuoco, lui aussi pilote de la Ferrari Driver Academy, actuellement du championnat FIA F, ndlr). Mais aujourd’hui, Charles n’a rien à envier aux redoublants les plus expérimentés. Pour moi, aucun doute, il s’agit d’un pilote de la trempe d’Hamilton et Verstappen. Il peut gravir la dernière marche maintenant. Franchement, si j’étais à la place des décideurs de Ferrari, je n’hésiterais pas longtemps... » Guillaume Capietto sait de quoi il parle. Natif de Nice, l’ingénieur d’exploitation de Charles Leclerc chez Prema Racing a collaboré avec plusieurs pointures du paddock F par le passé, en GP (Hamilton, Hülkenberg, Vandoorne) et F (Vettel, Bottas), lorsqu’il oeuvrait dans le staff de l’équipe française ART Grand Prix. Aujourd’hui, il n’est pas seul à penser que le prodige monégasque mérite une chance au top niveau tout de suite, loin s’en faut. Convié à tester la SF-H du Grand Prix de Hongrie heures plus tôt aux mains de Kimi Räikkönen, mardi dernier à Budapest, le leader du championnat FIA F a encore une fois impressionné les observateurs. Après tours rondement menés, son premier roulage à bord d’une F millésime s’est en effet conclu en haut du classement, devant la McLaren de Stoffel Vandoorne et la Mercedes de Valtteri Bottas. « Comme j’adore attaquer, cette monoplace plus perfectionnée que ses devancières en terme d’aéro me convient bien », savoure-t-il. « J’étais sur un nuage et je n’avais pas envie de redescendre ! Mais le plus important, c’est que les ingénieurs ont apprécié mon job. Le chrono a été signé avec des pneus ‘‘soft’’, pas les plus tendres. Il s’agit d’un temps très correct, estiment-ils. »
Giovinazzi lorgne le même volant...
Sans surprise, le nom du très probable successeur de Pierre Gasly au palmarès de la F figure en bonne place dans une rubrique des transferts qui tourne à plein régime en ce moment. La Scuderia n’ayant pas l’habitude de titulariser des débutants - en cours de négociation, les contrats de Vettel et Räikkönen devraient être prolongés pour -, l’avenir de l’étoile montante de la galaxie rouge semble se dessiner du côté de chez Sauber. L’écurie suisse vient en effet de prolonger son partenariat technique avec Maranello. Ses monoplaces seront propulsées par des moteurs Ferrari l’an prochain. En outre, elle est depuis peu dirigée par le Français Frédéric Vasseur, copropriétaire avec Nicolas Todt - le manager de Leclerc - de l’écurie ART au sein de laquelle celui-ci a décroché le titre GP l’an dernier. Deux facteurs favorables... Toutefois, un autre pilote Ferrari lorgne le même volant en la personne d’Antonio Giovinazzi. L’Italien de ans connait bien le team helvète puisqu’il a disputé les deux premiers GP (Australie, Chine) à la place de Pascal Wehrlein, indisponible. Wait and see...