Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le billet de Philippe Bouvard En canardocratie...
Chaque mercredi on apporte la confirmation : la France n’est pas une monarchie républicaine ni même une dictature parlementaire mais une canardocratie. Des affaires Fillon qui ont confisqué l’alternance à la droite au récent renoncement d’un ancien garde des Sceaux qui allait siéger au Conseil constitutionnel, c’est le palmipède satirique qui fait désormais la loi chez nous en menant des enquêtes et en publiant des documents que les bras séculiers préféraient garder sous le coude ou ne connaissaient pas. L’indiscrétion maniée par ces confrères qui n’ont peur de rien ni de personne est comme l’amour d’une mère chantée par Victor Hugo. Chacun en a sa part et tous l’ont tout entier. Qu’il s’agisse de magouilles immobilières, de favoritisme familial, d’emplois fictifs, des stock option touchés par une ministre du Travail ou d’une sauterie de M. Macron à Las Vegas facturée € aux contribuables, tout ce qui dans le passé des politiques est susceptible de compromettre leur avenir ne saurait échapper au seul périodique français à voir augmenter chaque année son capital sans jamais faire appel à la publicité. Ce qui est grave dans ces affaires n’est pas tant que le « canard déchaîné » mette le doigt là où ça fait mal mais que sans lui on ne saurait sans doute rien de tout ce qu’il faut savoir et que les citoyens vivraient dans une obscurité totale au lieu de la transparence
claironnée. Vanessa Paradis porte le film sur ses épaules avec grâce. Comédie dramatique. Fra. 1995. Réal: Jean Becker. 1 h 55. Avec : Vanessa Paradis, Gérard Depardieu, Clotilde Courau et Sekkou Sall.