Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Fort Boyard : les dessous de la ménagerie
Jeu Gros plan sur les professionnels qui oeuvrent dans l’ombre pour s’occuper des animaux du fort sur France 2
Depuis 1990, à chaque printemps, tigres, araignées, lézards, serpents et autres insectes se retrouvent à Fort Boyard pour le tournage du jeu estival culte de France 2. L’organisation est millimétrée ! Indissociables du fort, Kali, Minh (deux femelles) et Kanji (un mâle) connaissent bien les lieux pour y passer deux mois de vacances par an depuis plus de dix ans. « Ils dorment, ils mangent et profitent du soleil et de l’air de la mer », indique Félindra, alias la dresseuse Monique Angeon. Les trois félins de 200 kg appartiennent au dresseur Thierry Le Portier. « Arrivés au fort en bateau, ils sont hissés par une grue sur la plate-forme avant de rejoindre la salle du trésor, où je n’ai plus qu’à les libérer », précise Félindra. Sur place, elle veille au grain. « Je suis très vigilante. Je regarde partout. Personne n’a le droit de s’approcher des tigres à part moi. Je suis très stricte sur ce point-là. La salle du trésor est fermée à clé et la consigne est de venir me chercher avant d’ouvrir la porte », ajoute-t-elle. Pour les nourrir, point de boeuf, porc et canard, comme ils en ont l’habitude le reste de l’année. En effet, pour plus de praticité, 300 à 400 kg de poulets sont livrés chaque semaine au fort. « Un tigre mange un jour sur deux entre 5 et 7 volailles », détaille Félindra. Du côté des serpents, rats, scorpions, araignées, cafards, lézards, etc., qui peuplent en nombre le fort, ils proviennent tous de La Ferme Tropicale, une boutique située dans le XIIIe arrondissement de Paris. « On utilise à peu près 5 à 10 litres de mouches par semaine, 500 à 600 blattes par saison, une dizaine de kilos de vers », énumère Denis Lebon, animalier. « Il y a entre 80 et 100 serpents, autant de souris, de rats, de crabes, de grenouilles et de crapauds et une cinquantaine d’araignées et une autre de scorpions. » Contrairement aux apparences, les mouches demandent une attention particulière. « Un équarisseur nous envoie des pupes [larves, ndlr], que je garde au frais pour ralentir leur développement. Quelques heures, voire quelques minutes avant le tournage d’une épreuve, je les sors du frigo pour qu’elles s’activent et éclosent », explique-t-il. Une organisation réglée comme du papier à musique, de quoi assurer le succès de Fort Boyard pour encore de longues années.
ÉMILIE GEFFRAY