Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Ils veillent sur la qualité des eaux de baignade Hyères
Une vingtaine de saisonniers réalise pendant toute la saison des prélèvements d‘eau de mer sur les plages du littoral, passés au crible par le laboratoire départemental d’analyse
Fort de nombreuses années d’expérience, d’une organisation minutieuse, bien rodée et doté d’un sens affirmé de l’innovation, le Laboratoire départemental d’analyses et d’ingénierie du Var, en répondant au marché public de contrôle des eaux de loisirs lancé par l’ARS (Agence Régionale de Santé) fin 2016 s’est vu confier à nouveau la mission de contrôler, pour les quatre années à venir, les eaux de loisirs du département. Un travail que ce service du conseil départemental du Var prend à coeur. Ainsi, près de vingt agents saisonniers préleveurs d’eaux, microbiologistes, chimistes et administratifs ont été recrutés dont deux préleveurs saisonniers spécifiquement affectés aux eaux de mer. «C’est un travail physique. Aussi, pour postuler, il faut être courageux, sportif et avoir son permis de conduire puisque chaque agent préleveur contrôle une vingtaine de plages dans la même journée », explique Christophe Barnabot, le directeur du laboratoire départemental dont le siège est à Draguignan.
Un protocole à suivre
Du matin 9 heures jusqu’en début d’après-midi, les plages s’enchaînent mais le protocole normalisé reste le même. Après s’être désinfecté les mains, le préleveur saisit un flacon stérile emballé dans un sachet individuel qu’il plonge sous la surface de l’eau, à un mètre de profondeur. Il remplit ensuite un formulaire depuis son smartphone sur l’état de la mer, la fréquentation du point de baignade, la température de l’air et de l’eau et bien d’autres paramètres d’observation de pollution éventuelle. Ce n’est qu’une fois toutes les plages parcourues que le préleveur dépose la glacière électrique dans laquelle il a rangé les échantillons sur le site de Toulon du laboratoire pour les analyses chimiques. Immédiatement, une navette passe pour prendre ceux-ci en charge et les acheminer vers le site de Draguignan en vue des analyses bactériologiques.
Un contrôle obligatoire
Chaque commune se doit de déclarer les lieux de baignade ouverts au public (plages, lacs, rivières…) présents sur son territoire. Elle convient ensuite de la fréquence des prélèvements obligatoires (en général une fois par semaine) avec l’Agence Régionale de Santé. Si ce contrôle n’est obligatoire qu’entre juin et septembre, les communes qui le souhaitent peuvent néanmoins en élargir la période.
Des analyses pointilleuses
Deux bactéries sont principalement recherchées dans les échantillons d’eau de baignade : les Escherichia coli et les entérocoques intestinaux, témoins de contamination fécale. Pour cela, l’eau est diluée dans des réactifs favorisant la culture de la bactérie. Le technicien microbiologiste ensemence ensuite les microplaques qu’il incube à 44 degrés. Après deux jours passés en étuve, il en vérifie le contenu. Si elles émettent une fluorescence, les bactéries y sont bien présentes. Dans ce cas-là, un autre prélèvement sera effectué dans la journée pour recontrôler l’évolution de la pollution. Une eau polluée peut être nocive pour la santé. Il faut donc trouver la source et y remédier rapidement, au risque de voir la plage fermer en pleine saison estivale.