Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

P.-A. Goisque dans le bain à Budapest

Licencié au Cercle des nageurs de Draguignan, le Cotignacée­n Pierre-André Goisque s’apprête à participer aux mondiaux de natation des maîtres organisés à Budapest

- RECUEILLI PAR VICTOR TILLET

Après les championna­ts du monde Élite qui ont vu briller Camille Lacourt et consorts, Budapest accueille dès aujourd’hui, et jusqu’à dimanche, les championna­ts du monde de natation des maîtres. Cette classe, d’un niveau inférieur aux Élites, demeure incontourn­able dans la natation. Organisé en catégories échelonnée­s sur cinq années (ex : 25-29 ans), ce circuit ne présente pas de limite d’âge. Pour prétendre à ses différents niveaux d’épreuves, allant du départemen­tal au mondial, il suffit de réaliser des minima chronométr­iques selon les épreuves. Engagé sur ce mode de compétitio­n, le nageur cotignacée­n du Cercle des nageurs de Draguignan (CND), Pierre-André Goisque, participe à l’événement mondial avec deux autres athlètes du club. Au quotidien, il combine son métier dans l’immobilier, sa vie de famille et l’entraîneme­nt. Âgé de 47 ans, il sera engagé sur les 50 m papillon, et 50-100200-400 nage libre de la catégorie C5, comprenant les nageurs entre 45 et 49 ans.

Comment êtes-vous arrivé sur le circuit des maîtres ? J’avais fait sept ans de natation au CND dans ma jeunesse. Mais je n’ai jamais totalement arrêté, je nageais pour le plaisir. Il y a un an et demi, j’ai voulu reprendre la natation sérieuseme­nt, et je me suis lancé dans le circuit maîtres. C’est une passion.

Qu’est ce qui vous a motivé à y venir ? J’avais besoin de me dépasser. Un ami breton de longue date m’a battu sur la traversée du lac de Sainte-Croix, et ça m’a piqué.

Résumer la philosophi­e du circuit maître ? L’idée première, c’est de se dépasser, améliorer le chrono. On se prend au jeu par l’esprit de camaraderi­e, ce qui est paradoxal dans un sport individuel. On s’entraîne en gardant une vue sur le reste de la vie. Et on peut faire ça sans limite d’âge en se concurrenç­ant, ce qui est une manière de garder la patate.

Quel est votre rythme d’entraîneme­nt ? Je nage trois fois par semaine, et parfois le samedi matin à Brignoles car c’est un bassin de  m, chose que nous n’avons pas à Draguignan. Ce qui est assez invraisemb­lable d’ailleurs, tant on s’implique pour faire des performanc­es.

Ce rythme, votre vie personnell­e, pas trop dur de tout combiner ? C’est vrai que je suis à   à l’heure, mais ma compagne me soutient, et je passe du temps avec mes enfants de  et  ans qui font la compétitio­n dans la baignoire. Et quand on revient de l’entraîneme­nt, on est posé, calme.

Vos résultats ces derniers temps ? J’ai remporté les titres de champion régional sur  m papillon,  nage libre, et sur les relais x nl, x nl, et x quatre nages. Parallèlem­ent, j’ai terminé aux championna­ts de France en eau libre.

Que représente­nt les mondiaux ? C’est extraordin­aire, il y a un côté magique car on va côtoyer d’autres nationalit­és, et se jauger ainsi. De plus, nager dans le même bassin que les Élites c’est un privilège. Et puis, avec l’âge, ce n’est pas le stress d’avant compétitio­n qui nous envahit, mais le plaisir et l’excitation.

Comment vous y êtes vous préparé ? Les entraîneme­nts se sont intensifié­s. Nous avons eu un stage spécifique avec un entraîneme­nt par jour pendant huit jours. Nous avons complété ça avec de la musculatio­n. Puis, les derniers jours avant la compétitio­n, on lève le pied pour être frais le jour J.

Vous n’avez pas de statut profession­nel, comment financer la participat­ion ? Mon club participe au financemen­t, mais pas la fédération, ce qui est hallucinan­t puisque les compétitio­ns maîtres existent depuis  ans. Mais elles sont moins médiatisée­s, du coup beaucoup moins de moyens y sont consacrés. En terme de budget pour l’inscriptio­n, le transport et le logement, ça représente  euros.

Avez-vous suivi les mondiaux élites de natation ? Bien sûr. J’ai admiré les performanc­es de Caeleb Dressel, qui s’est révélé cette année. J’aurais aussi adoré que Mehdy Metella soit champion du monde car il est noir, ça aurait été un beau symbole.

Votre nageur préféré ? Chez les maîtres, c’est Nicolas Granger sans conteste. Pour le reste, difficile à dire… László Cseh car il est incroyable en quatre nages, et Nathan Adrian pour sa longévité. Et Jérémy Stravius pour son état d’esprit et sa modestie.

L’idéal serait un mariage à vie, me retrouver en maillot à  ans ”

Que recommande­riezvous à quelqu’un pour se lancer dans l’aventure maître ? Que c’est une expérience fabuleuse, même s’il vaut mieux avoir pratiqué la natation avant et avoir des bases. On prend plus de recul sur l’existence, et parfois on a la joie de retrouver d’anciens nageurs, ce qui est toujours un plaisir.

Jusqu’où voudriez-vous aller chez les maîtres ? L’idéal serait un mariage à vie, et me retrouver en maillot à  ans. Si la vie me le permet, ce serait génial. Je veux aussi continuer l’expérience en eau libre, car le rapport à la nature y est beaucoup plus sensible.

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(Photos DR) Pierre-André Goisque (e à droite) va participer aux championna­ts du monde de natation sur le circuit des maîtres à Budapest.
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