Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Une attaque terroriste fait morts au Burkina Faso
Au moins un Français figure parmi les victimes. Les assaillants, des djihadistes selon les autorités, s’en sont pris à un café-restaurant fréquenté par les expatriés
Dix-huit personnes, dont au moins un Français, ont été tuées et vingtdeux blessées – dont plusieurs enfants et cinq agents des forces de sécurité – dans la nuit de dimanche à hier, lors de l’attaque par des djihadistes présumés d’un caférestaurant de la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou. L’assaut a été lancé peu après 21 heures (23 heures à Paris) par deux ou trois hommes, selon les témoignages, qui seraient arrivés à moto. Armés de kalachnikov, ils ont ouvert le feu sur les clients attablés à la terrasse de l’Aziz Istanbul. Particulièrement fréquenté par des expatriés à ce moment de la retransmission d’un grand match de football, ce café-restaurant est situé sur la grande avenue Kwame Kkrumah, à quelques dizaines de mètres d’autres établissements attaqués de la même manière en janvier 2016.
Trois victimes non encore identifiées
Après avoir évacué le périmètre, les forces de sécurité – gendarmerie, police et armée – ont donné l’assaut vers 22h15 (0h15 à Paris). Les opérations des forces de l’ordre ont pris fin vers 5 heures du matin (7 heures à Paris). Deux assaillants, qui s’étaient retranchés dans le café où figuraient également une quarantaine de clients ont été «neutralisés», ont annoncé les autorités. Des opérations de « quadrillage et vérification des maisons avoisinantes» se sont poursuivies durant la journée, dans ce quartier totalement bouclé par les forces de sécurité. Quant aux victimes, elles comprennent sept Burkinabés et huit étrangers – un Français donc, une Canadienne, un Sénégalais, un Nigérian, un Libanais, un Turc et deux Koweïtiennes –, selon les dernières informations disponibles hier soir. Trois autres restaient encore à identifier.
Pas de revendication hier soir
La victime française, dont l’identité ne pouvait être confirmée dans l’immédiat, est un homme âgé de 59 ans. Le parquet de Paris a ouvert une enquête en flagrance des chefs d’«assassinat en lien avec une entreprise terroriste» et d’«association de malfaiteurs terroriste criminelle». Le président du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré a condamné hier un «attentat ignoble ». Le président français Emmanuel Macron a lui dénoncé une «attaque terroriste» et s’est entretenu dans la journée avec son homologue burkinabé. Ils ont convenu « de l’urgence de mettre en oeuvre les décisions prises lors du sommet de Bamako du 2 juillet et d’accélérer la mise en place de la force du G5 Sahel». Hier soir, l’attaque n’avait pas été revendiquée. Frontalier du Mali et du Niger, le Burkina Faso est le théâtre d’attaques régulières de groupes djihadistes qui sévissent dans tout le Sahel.
1. Notamment le café Cappuccino, qui avait été en janvier 2016 la cible d’une attaque djihadiste au mode opératoire similaire. Revendiquée par al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), elle avait fait 30 morts et 71 blessés, en majorité des étrangers. 2. Une certaine confusion sur le sujet régnait hier : on ignore dans quelle mesure ces clients ont été libérés par les forces de l’ordre, ou ont pu s’enfuir par l’arrière du bâtiment.