Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Richard Orlinski: « L’artiste des stars, ça ne veut rien dire ! »

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

Le roi des animaux, c’est lui ! D’abord connu pour ses crocos, gorilles, hippopotam­es... et son concept Born wild, Richard Orlinski est aujourd’hui l’un des artistes français qui vend le plus (et le plus cher) à l’étranger. Prisé des stars du show-biz, mais aussi chéri de collection­neurs fortunés. L’acteur Andy Garcia a été l’un des premiers acheteurs et la superbe Sharon Stone lui a permis d’imposer sa griffe sur l’une de ses panthères diamantées. Et pourtant, c’est à 37 ans que cet ancien « rénovateur immobilier » a eu le blues du businessma­n. Et qu’il a mis en péril le confort d’une situation « bien installée », pour se frayer un chemin parmi «les requins» de l’art contempora­in. Self-made man qui se raconte dans un livre Pourquoi, j’ai cassé les codes (Michel Lafon), entre autobiogra­phie et conseils de vie. « Je suis quand même un peu jeune pour une autobiogra­phie et je n’avais pas trop envie de parler de moi. Mais lorsqu’une journalist­e de Paris Match m’a interviewé sur mon passé, je me suis dit que finalement mon parcours et les enseigneme­nts à en tirer pouvaient intéresser les gens ». On retrouve le quinquagén­aire au bar du Majestic à Cannes, où Richard expose quelques-unes de ses plus belles bêtes. Mais ne pas croire que cet homme ne se reflète que dans la Croisette, les paillettes, et les starlettes. « L’artiste des stars, ça ne veut rien dire et ce n’est pas vrai. Parmi mes clients, il y a des footeux, des vedettes de cinéma ou télé, des patrons du Cac 40, mais je suis aussi l’artiste de tout le monde, se défend l’intéressé. La preuve, le Mickey revisité pour Disney, que l’on vend à 49 ». Pas le cas de son crocodile rouge, première oeuvre vendue à... moins de 1 000 avant de s’arracher partout comme des petits pains et de se décliner sous toutes les couleurs. « Aujourd’hui, je ne le fais plus mais il vaudrait dix fois plus, sourit l’artiste, loin de sonner aussi blingbling qu’il pourrait en avoir l’air. « C’était une vente à perte, pour me faire connaître. Si le truc plaisait, autant le vendre pour rien et qu’il se retrouve partout afin d’être reconnu. J’ai misé sur l’objet, la création avant d’imposer mon nom ». Une percée dans l’art , hors des « règles de l’art ». En dépit du snobisme d’un certain milieu qui peine à reconnaîtr­e ceux qui ne sortent pas de leur sérail. « Je n’avais pas fait les études appropriée­s, je ne fréquentai­s pas les galeristes qu’il fallait, je n’étais ni FIAC (Foire Internatio­nale d’Art Contempora­in), ni FRAC, alors j’ai emprunté des chemins de traverse, j’ai exposé dans des palaces, à Courchevel. Aujourd’hui quelques musées me prennent comme à Saulieu où ils ont titré Orlinski-Rodin : le choc des titans !». Comme s’il avait désormais l’art et la manière. Entre résurgence, lorsqu’enfant il réalisait déjà des animaux en terre, et résilience, avec sa volonté de s’en sortir seul malgré l’absence du père. « J’en parle dans le livre mais c’est digéré, je le vis avec détachemen­t. J’ai compris très tôt que je ne pouvais compter que sur moi-même, ça m’a donné cette combativit­é» . Richard coeur de lion. Devenu roi d’une drôle de jungle.

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(Photo Patrice Lapoirie) Durant tout l’été, l’hôtel Majestic à Cannes accueille ses panthères, gorilles, hippopotam­es...bestiaire artistique qui a fait la réputation de Richard Orlinski. Mais celui-ci n’en oublie pas moins de rester homme, simple et à la portée de tous, même...

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