Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Un cru exceptionn­el

La délégation française d’athlétisme a fait mentir les pronostics alarmants en remportant cinq médailles, dont trois en or. Un bilan plus vu depuis les Mondiaux de Paris en 2003

-

Le pire était à craindre mais l’athlétisme français repart des Mondiaux-2017 la tête haute avec un excellent bilan de 5 médailles dont 3 d’or (Pierre-Ambroise Bosse, Kevin Mayer, Yohann Diniz), du jamais vu depuis Paris2003. Un après les six breloques ramenées des JO de Rio, une première depuis les Jeux de Londres en 1948, les Bleus sont restés sur la même dynamique et ont démenti les pronostics alarmants. Ils ont même fait mieux en s’offrant trois titres à Londres (0 aux JO2016), égalant la moisson historique des Championna­ts du monde organisés au Stade de France il y a 14 ans. La saison avait pourtant été très délicate pour de nombreux cadres, entre forfaits (Dimitri Bascou, Pascal Martinot-Lagarde, Floria Gueï), blessures malvenues (Jimmy Vicaut, Christophe Lemaitre) et résultats en dents de scie (Renaud Lavillenie), voire en berne (Pierre-Ambroise Bosse, Melina Robert-Michon). Prudente, la Fédération française d’athlétisme (FFA) n’avait même pas osé formuler un objectif chiffré, expliquant cette précaution par la mise en route d’un nouveau cycle en vue des JO-2020 de Tokyo. La FFA et la Direction technique nationale, désormais dirigée par Patrice Gergès depuis le départ en début d’année de l’emblématiq­ue Ghani Yalouz, artisan des rafles des Euros 2010 (18 médailles), 2014 (23 médailles dont 9 en or, un record) et des JO-2016,e ont pourtant de quoi jubiler, la France terminant à la 4 place au classement des nations.

Trois champions ‘’hors-normes’’

« C’est un excellent bilan qui peut étonner beaucoup de personnes », s’est félicité Patrice Gergès. «Les athlètes français ont tous été jusqu’au bout et ont cru en eux et on a des jeunes en demi-finales, donc ce sont d’excellents Mondiaux. Cela fait partie des 3 meilleurs résultats de l’athlétisme français. » Au total, les Bleus reviennent des Mondiaux avec 14 finales, signe d’une très belle densité. Mais ce sont surtout les trois premières places de Bosse, Mayer et Diniz qui ont marqué les esprits et fait des Mondiaux-2017 un cru exceptionn­el. La victoire de Mayer était la plus attendue, le Français, vice-champion olympique, étant déjà le N.1 mondial virtuel du décathlon. Mais, avec Bosse, déjà 4e sur 800 m aux JO-2016, la France s’est découvert un personnage haut en couleurs à la fraîcheur contagieus­e. Son accélérati­on incroyable dans les 200 derniers mètres restera dans les annales, tout comme la démonstrat­ion de Yohann Diniz sur le 50 km marche, qui offre enfin, à 39 ans, une consécrati­on mondiale au détenteur de la meilleure performanc­e de tous les temps sur la distance. Tous les leaders de l’équipe de France ont globalemen­t répondu présent, le seul bémol venant du sprint, avec toutefois des circonstan­ces atténuante­s pour Christophe Lemaitre et Jimmy Vicaut. Et ils n’ont pas à rougir de leurs prestation­s vu leurs moyens du moment. Deux échecs relatifs par rapport à la qualité d’ensemble de l’équipe de France à Londres.

 ?? (Photos AFP) ?? Les champions du monde Pierre-Ambroise Bosse, Kevin Mayer et Yohann Diniz ont marqué les esprits.
(Photos AFP) Les champions du monde Pierre-Ambroise Bosse, Kevin Mayer et Yohann Diniz ont marqué les esprits.

Newspapers in French

Newspapers from France