Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Marino soigne son retour

Après deux saisons réduites à néant par des blessures, le jeune Cannois est en train de réussir son come-back. Meilleur pilote Yamaha du STK1000 (3e), il veut encore monter en puissance

- GIL LÉON

Voilà bien longtemps qu’il n’avait plus savouré un break estival ainsi. Cloué hors piste par des blessures l’an dernier comme en 2015, Florian Marino est heureux de tordre le cou aujourd’hui au fameux proverbe « jamais deux sans trois ». Pour le jeune Cannois évoluant en championna­t d’Europe Superstock 1000, l’été était en effet devenu synonyme de souffrance. Où il lui fallait enchaîner opérations chirurgica­les et séances de rééducatio­n après des chutes aux conséquenc­es aussi lourdes que douloureus­es. « Vivre une coupure normale, une saison normale, ça fait bizarre, j’avais perdu l’habitude », rigole l’Azuréen de 24 ans dont le retour en piste n’est pas passé inaperçu ces derniers mois. « Pas d’hôpital au menu ! Pendant sept semaines, j’ai pu plancher sereinemen­t sur ma condition physique, sur les réglages et le pilotage, les quelques petits détails à peaufiner ici et là afin de redémarrer encore plus fort en Allemagne. »

Assen, un « énorme coup de boost »

Parenthèse fermée dès le week-end prochain outreRhin, au Lausitzrin­g, entre Berlin et Dresde où le revenant sudiste entend prolonger une montée en puissance déjà jalonnée de trois podiums et une pole position. « Même si les sensations s’avéraient d’emblée très positives lors des premiers roulages hivernaux, je me posais quelques questions par rapport à ce nouveau départ après deux saisons presque blanches », poursuit-il. « Quand vous regardez les courses de loin, à l’écart, petit à petit, le doute fait son nid. Heureuseme­nt, l’épreuve d’ouverture, en Espagne (Motorland Aragon, ndlr) m’a tout de suite rassuré. Le rythme et la constance étaient au rendezvous. » De quoi hisser d’emblée la Yamaha YZF-R1 du team italien Motoxracin­g à la 2e place. Juste derrière la Ducati du Transalpin Michael Ruben Rinaldi, un leader qui figure toujours dans le viseur de Marino, excellent 3e du STK1000 après les cinq premières échéances d’un calendrier qui en comprend neuf. Attendu ensuite au tournant d’Assen (Pays-Bas), là même où il avait frôlé le pire l’an dernier lorsque la machine d’un poursuivan­t l’avait percuté à terre après une chute, le revenant s’est permis de conjurer le sort en décrochant la pole, puis en montant sur le podium (3e). « Super qualif’ et bonne mise à feu ! Je roulais en tête, mais un drapeau rouge à ensuite changé la donne. Après le second départ, difficile de reprendre la même cadence. Quoi qu’il en soit, cette revanche, en quelque sorte, a agi sur mon moral tel un énorme coup de boost. »

« Décrocher ma première victoire »

Encore 2e à Donington, l’ambassadeu­r du Moto Club de Cannes dans l’antichambr­e du WorldSBK (championna­t du monde Superbike) a en revanche lâché des points précieux du côté d’Imola. « Je perds l’avant dans la première chicane du circuit alors que j’occupais le 2e rang provisoire. Cet enchaîneme­nt, je l’avais pourtant abordé de la même manière qu’au tour précédent, pas plus vite. Mais la piste, souillée par plusieurs casses mécaniques, était glissante. Dommage... » Si l’autre étape italienne (Misano) n’a pas été non plus à la hauteur de ses espérances (5e), en raison d’une météo plus chaude lui ayant donné du fil à retordre, le meilleur pilote Yam’ du moment entend maintenir la pression sur les deux principaux prétendant­s au titre, Rinaldi et le Turc Toprak Razgatliog­lu (Kawasaki), 2e à une seule longueur. «Eux vont peut-être commencer à avoir un état d’esprit calculateu­r. Moi, en revanche, avec mes 23 points de retard, je n’ai pas à réfléchir. Je peux tenter plus de choses. Essayer de tirer mon épingle du jeu. Et puis des gars comme Maximilian Scheib (Aprilia) ou Federico Sandi (BMW) ont les moyens de se mêler à la lutte, d’arbitrer la course au titre. Donc, tout reste possible. » Florian Marino est revenu de très loin. Maintenant il veut aller plus haut. «On vient d’effectuer une fructueuse séance d’essais au Lausitzrin­g. J’ai aussi couru en Italie et en France, notamment afin de préparer l’échéance de Magny-Cours (1er octobre) où l’on se doit de briller devant le public français. Voilà, ma priorité, c’est de progresser encore un peu en qualif’ ainsi qu’en tout début de course. Les sensations vont crescendo. Je me sens capable de décrocher bientôt ma première victoire. » Voire plus, si affinités...

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