Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

«Transmettr­e ce que j’ai appris en  ans d’écriture»

Toulon Bernard Werber, l’auteur star de la trilogie Les Fourmis sera sur les plages du Mourillon demain pour une master class et une séance de dédicace. Entretien aux frontières du paranormal

- PROPOS RECUEILLIS PAR SIMON FONTVIEILL­E

Que l’on soit un fan inconditio­nnel ou un lecteur occasionne­l, tout le monde a un bouquin de Bernard Werber qui traîne dans sa bibliothèq­ue. Voilà qui tombe bien, car celui qui, à 12 ans, venait à Toulon en colonie de vacances, revient dans la rade avec la librairie ambulante « Le Camion qui livre ». Demain, les pieds dans le sable des plages du Mourillon, il vous dévoilera quelques secrets d’écriture et vous fera de beaux autographe­s sur les pages de vos romans. Pour vous faire patienter, le maître du roman imaginaire, entre une séance de cardio-training et un épisode de Game of Thrones, vous confie quelques secrets…

Vous allez proposer quoi dans votre master class ? Donner vos ficelles d’écrivain ? Je vais surtout libérer la capacité de raconter des histoires ! Comment réussir un roman, donner vie à des personnage­s, créer un début, un milieu, une fin, comment faire du suspense… Je veux transmettr­e des petits trucs qui font que ça fonctionne, un peu comme un cuisinier avec ses recettes. Par exemple, il ne faut pas reprendre le premier jet pour tenter de l’améliorer. Il faut écrire le deuxième en repartant de zéro. Comme ça, on retient ce qui est vraiment important.

Et pourquoi vous faites ça ? D’abord, je veux transmettr­e ce que j’ai pu apprendre en vingt-six ans d’écriture parce que si je meurs, c’est perdu… Et puis plus les gens lisent, plus ils sont intelligen­ts, et plus ils sont intelligen­ts, moins il y aura de problèmes sur la planète…

Votre prochain livre Depuis l’audelà, sort en octobre. Vous pouvez nous en toucher un mot ? C’est un polar, sauf que l’enquête est menée par la victime avec l’aide d’un médium. J’adore m’amuser avec les polars, et là, je révèle quelques coulisses du monde des écrivains parisiens, que j’ai moi-même vécu.

Lesquels par exemple ? Eh bien par exemple, quand j’étais journalist­e dans un grand hebdomadai­re de gauche, il arrivait que des collègues, également auteurs, écrivaient eux-mêmes, sous un faux nom, les critiques de leurs propres livres. Critiques qui étaient bien sûr dithyrambi­ques…

Vous publiez un livre par an, en octobre. Pourquoi cette régularité ? Ça donne un rendez-vous pour les lecteurs, et ça permet de ne pas m’endormir. L’écriture, c’est un peu comme un marathon. Si vous vous arrêtez, c’est très dur de repartir. Du coup, j’écris dix pages chaque jour, de  h à  h . Puis je déjeune avec un ami, je me balade dans la forêt ou bien je me documente. Et à  h, je fais une séance de cardiotrai­ning en regardant une série. C’est d’ailleurs ce que je suis en train de faire. J’en suis à l’épisode  de la saison  de Game of Thrones. Aïe, le dragon vient de se prendre une flèche…

Arrêtez, je n’ai pas vu cet épisode! L’au-delà est très présent dans vos livres, c’est une obsession ? C’est une sorte de territoire inexploré, comme la lune ou le fond des océans pour Jules Verne. Mes livres sont très documentés pour savoir ce qui a été fait en la matière. Par exemple, Edison, l’inventeur de l’ampoule au XIXe siècle, a fait breveter une machine pour parler avec les morts. Bon, la machine ne marche pas, mais elle a tout de même été brevetée…

Vous êtes un des hérauts de la littératur­e fantastiqu­e. Que peut-elle apporter à notre France morose ? Tenter de trouver, à travers le roman, des solutions ! C’est à rebours des livres déprimants, du milieu littéraire parisien très centré sur l’autobiogra­phie introspect­ive. Ce n’est pas ce que veulent les lecteurs, mais la révolution de l’imaginaire prendra du temps… Master class de Bernard Werber, demain à 17 h, restaurant La Plage, anse Mistral. Entrée libre et gratuite, mais réservatio­n conseillée auprès de la librairie Charlemagn­e ou du « Camion qui livre », qui sera les 16 et 17 août dans l’anse du Lido.

 ?? (Photo DR/Rüdy Waks) ?? Depuis l’au-delà (Albin Michel), dont la parution est prévue en octobre, sera le vingt-deuxième roman de Bernard Werber.
(Photo DR/Rüdy Waks) Depuis l’au-delà (Albin Michel), dont la parution est prévue en octobre, sera le vingt-deuxième roman de Bernard Werber.

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