Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Parfum de folie !

L’OGC Nice s’avance vers un défi immense, ce soir, face à une équipe de Naples redoutable

- À NAPLES, VINCENT MENICHINI

C

’est une ville qui retient son souffle. Une cité brûlante, frappée par une chaleur de plomb, où la passion déborde à chaque coin de rue et où le Napoli anime toutes les discussion­s à n’importe quelle heure du jour. « Demain (lire aujourd’hui), ça fait 3-0 pour Naples, sans problème », nous ont balancé une ribambelle de locaux croisés au coeur d’un centre historique « apaisé » en ce 15 août, mais malgré tout animé de manière constante par les klaxons compulsifs des taxis. Ici, la confiance est maximale au moment d’affronter cette équipe de Nice privée de Mario Balotelli et Wesley Sneijder, les deux stars que le San Paolo rêvait de chahuter, voire d’insulter. Le San Paolo, justement… Ce soir, il sera garni par 55 000 supporters, pas tous complèteme­nt hystérique­s, quoique.

Le Napoli fait le spectacle

« Les soirs de grands matchs, sur chaque but, il y a un tremblemen­t de terre qui réveille le Vésuve », nous a confié un confrère italien. « Balo, il ne pouvait pas jouer ici. Sa fille est née à Naples, il ne pouvait pas nous faire ça et encore moins marquer un but », s’est amusé un patron de bar, qui a déversé toute sa haine sur la Juventus Turin à la moindre ouverture. Les joueurs de Lucien Favre doivent être prêts à affronter la folie d’un peuple qui ne mange pas toujours à sa faim, mais qui se rend au stade à n’importe quel prix pour contempler les exploits d’Insigne, Mertens et Callejon, ou bien chanter à la gloire de la nouvelle idole locale, le dénommé Marek Hamsik qui marche sur les traces de Diego Maradona, « notre dieu », comme le présentent les tifosi. Pour Nice, le vent de l’espoir est quelque peu retombé depuis qu’il a chuté contre Saint-Etienne et Troyes en championna­t, deux matchs qu’il aurait pu ne pas perdre avec davantage de réussite. En ce début de saison, l’Europe sublime les joueurs phares du Gym que sont, notamment, Jean-Michaël Seri et Alassane Plea. Ces deux-là devront se rappeler de tout ce qu’ils ont dû faire à Amsterdam pour porter leur équipe vers un exploit historique. Avant le retour dans six jours à l’Allianz Riviera, le Gym devra résister, mais surtout ne pas prendre une volée, ce que le Napoli a pour habitude d’infliger aux faibles qui tendent la joue. En Italie, les observateu­rs prétendent que c’est l’équipe qui joue le mieux, celle qui fait le plus souvent le spectacle, celle qui possède les joueurs les plus déroutants. Lucien Favre le sait bien. Hier, il a cité pratiqueme­nt tous les éléments qui composent le onze de Naples, alors qu’on lui demandait de citer celui qu’il craignait le plus. Or, le technicien suisse a aussi relevé que « toutes les équipes au monde avaient des points faibles. »

Plea : « Un match de costauds »

On fait confiance au staff du Gym qui a dû passer quelques heures devant l’écran afin de déceler lesquels. « Ce sera un match de costauds, avec beaucoup de duels, a annoncé Alassane Plea. Si on n’est pas à 120 %, ça ne passe pas en Ligue des champions. » Car oui, ce soir, l’OGC Nice a rendez-vous dans la cour des très grands pour ce qui constitue l’un des matchs les plus sexys de son histoire. Reina - Hysaj, R. Albiol, Koulibaly, Ghoulam - Allan, Jorginho, Hamsik - Callejon, Mertens, Insigne. Cardinale – Jallet, Souquet, Dante, Le Marchand, Sarr (ou Boscagli) – Lees-Melou, Koziello, Seri, Saint-Maximin – Plea. Coup d’envoi à h sur BeIN .

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