Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
«Tournez à Karl Marx…»
De Sergei Loznitsa (Russie). Avec Vasilina Makovtseva, Marina Kleshcheva, Lia Akhedzhakova. Durée : 2 h 23. Genre : drame.
Notre avis :
Une femme (Vasilina Makovtseva) se voit retourner sans explication le colis qu’elle a envoyé quelque temps plus tôt à son mari en prison, où il est incarcéré, au fin fond du pays. Inquiète du sort de son époux, elle décide de lui rendre visite. Commence alors pour elle un voyage en absurdie, où l’enfer c’est les autres…
Parmi les nombreux contributeurs financiers qui ont permis au film d’exister (dont la longue liste précède le générique), on n’a pas vu l’office du tourisme de Russie. Ce n’est qu’à moitié étonnant : la vision du pays que Sergeï Loznitsa livre dans ses films depuis My Joy découragerait une armée d’occupation ! Reprenant les choses où il les avait justement laissées dans My Joy (ce film a été écrit juste après), le réalisateur ukrainien envoie une nouvelle victime expiatoire explorer la Russie profonde.Vaguement inspirée de Dostoïevski (La Douce), La Femme douce raconte le chemin de croix d’abord tragicomique (« Prenez l’avenue Hegel, tournez à Karl Marx et continuez sur Lénine… »), puis de plus en plus cauchemardesque, d’une malheureuse partie visiter son mari en prison. Misère, alcoolisme, violence, corruption, mafia, prostitution : toutes les tares de la société russe d’hier et d’aujourd’hui sont passées au crible, dans un maelström infernal d’images et de chants braillards, que La Femme douce, figure christique, traverse comme une somnambule. Issu du documentaire, Sergueï Loznitsa filme son voyage en absurdie avec un réalisme qui n’exclut pas une grande ambition esthétique. Laquelle explose dans une très longue scène onirique de banquet, où se rejoignent les personnages croisés jusque-là. On se croirait alors chez Jodorowski, David Lynch… ou dans Le Magicien d’Oz ! Définitivement, le film le plus original et dérangeant qu’on ait vu cette année au Festival de Cannes. Il y était en compétition mais a visiblement effarouché le sage jury de Pedro Almodovar… Notre avis :
Au début du XXe siècle, Egon Schiele (Noah Saavedra) est l’un des artistes les plus provocateurs de Vienne. Ses peintures radicales scandalisent la société viennoise Notre avis :
Après la mort de son père,Wilson (Woody Harrelson), un être solitaire, cherche son ex-femme, droguée (Laura Dern). Lorsqu’il apprend qu’une fille est née après
On savait peu de chose sur la vie d’Egon Schiele avant d’avoir vu le film de Dieter Berner. On n’en sait guère plus après, mais on a bien compris qu’il n’utilisait pas les femmes seulement comme modèles pour ses peintures. L’incarnation qu’en fait le débutant Noah Saavedra nous le rend tout de même sympathique. Mais trop académique pour son sujet, le film laisse le spectateur sur sa faim.