Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Coeur battant
Au lendemain du double attentat de Barcelone et de la cité balnéaire de Cambrils, l’heure était au recueillement hier. L’enquête progresse et s’oriente vers un réseau de grande ampleur
Après les attentats de Barcelone et de Cambrils, l’heure était au recueillement hier. Le bilan humain est pour l’instant de morts et blessés, dont Français. Outre les terroristes abattus à Cambrils, autres personnes ont été interpellées.
L’enquête sur les deux attentats qui ont fait 14 morts en Catalogne avançait rapidement, hier, dans une Espagne en deuil, avec l’identification d’une possible cellule ayant agi précipitamment après l’échec d’un premier plan qui aurait pu être encore plus meurtrier. Il y aurait près de 131 blessés dont 65 étaient encore hospitalisés hier. Pendant ce temps tout au long de la journée sur La Rambla, l’avenue de Barcelone endeuillée jeudi par une attaque revendiquée par le groupe État islamique (EI), les Barcelonais et touristes du monde entier sont venus nombreux se recueillir. « Barcelone et La Rambla doivent rester un symbole de paix et d’accueil », déclarait Cristina Olivé, infirmière barcelonaise de 55 ans, les deux mains prises par ses deux enfants adoptifs, un fils de 9 ans d’origine haïtienne et une fille de 13 ans d’origine chinoise.
Quatre individus toujours en fuite
C’est à quelques enjambées de la place de Catalogne – où s’est tenue, à midi, une intense cérémonie de recueillement –, qu’à 16 h 50 jeudi, une camionnette blanche avait fauché des dizaines de passants sur la Rambla, avenue vers la mer que l’on descend habituellement le coeur léger. Dans la nuit, une Audi A3 a ensuite à son tour foncé sur la promenade du bord de mer de Cambrils, une station balnéaire au sud de la capitale catalane, avant de percuter une voiture des Mossos d’Esquadra, la police catalane. S’en est suivie une fusillade au cours de laquelle les cinq occupants de l’Audi ont été tués. El Pais a également annoncé hier soir le décès de Moussa 17 ans, terroriste qui aurait conduit la camionnette meurtrière. Il se trouverait parmi les cinq hommes abattus à Cambrils. Pour l’heure, quatre personnes, trois Marocains et un Espagnol, ont été arrêtées, dont trois dans la ville de Ripoll d’où serait originaire un des auteurs. Au moins quatre autres seraient aussi en fuite, selon le quotidien catalan La Vanguardia. Aucun d’entre eux n’était connu des services antiterroristes, a précisé le chef de la police qui a également donné leur âge : les suspects ont 21, 28, 27 et 34 ans. L’un d’entre eux est un ressortissant marocain du nom de Driss Oukabir, a confirmé le responsable des Mossos.
Une maison au centre des investigations
Cette cellule prévoyait certainement une attaque bien plus importante. Alcanar, petite ville de moins de 10 000 habitants, située à 200 km au sud de Barcelone, était hier au coeur des investigations. Car mercredi, la veille des attentats, une explosion dans une petite maison de cette commune a fait un mort. La demeure aurait servi de base arrière aux terroristes. Selon la police, les assaillants y préparaient des bombes et auraient alors perdu les composants nécessaires à la fabrication d’engins explosifs. Des dizaines de bonbonnes de gaz y ont été découvertes laissant penser que les terroristes « préparaient une opération de plus grande ampleur », selon un porte-parole de la police catalane. La double attaque a du coup été commise de « manière plus rudimentaire », sans être « de l’amplitude espérée », toujours d’après ce porte-parole.