Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
19 août 1944 : les récits d’une Libération
Fraîchement débarquées en Provence, les troupes alliées gagnent l’intérieur des terres Brignoles et Saint-Maximin seront libérées par les forces françaises et américaines dans la journée du 19 août avec l’appui de la Résistance
Michel Dutto se souvient. Enfant de Brignoles, il avait 9 ans quand sa ville a été libérée des Allemands, le 19 août 1944. Soixante-cinq ans plus tard, ce passionné d’histoire est allé interroger ceux et celles qui ont vécu l’occupation, recueillant des témoignages et des documents d’époque. Aussi, il ira puiser dans les archives du Progrès Républicain pour éditer en 2009 un livre, Chroniques brignolaises 1939-1945.
Ligne de défense
Le 15 août 1944, les alliés débarquent sur les côtes varoises. Le lendemain, le général allemand Rudolf Von Thadden reçoit l’ordre d’établir d’urgence une ligne de défense autour de la Roquebrussanne, Barjols et Brignoles. Autour de Brignoles, des forces allemandes prennent position en arc de cercle autour de la ville, de la route du Val, en passant par la route de Camps, jusqu’à la route de Toulon. Sachant leur départ imminent, les occupants ont fait exploser le hall des expositions, qui leur servait à entreposer du matériel divers et des armes.
division US
Plusieurs bataillons américains entament un bombardement soutenu des positions allemandes. Ils déploient des avions et de l’artillerie, des obus frapperont certaines habitations du centre-ville. Michel Dutto le déplore : « Les tirs ont surtout touché les civils, atteignant peu les positions ennemies. » La résistance allemande encaisse le choc. Parmi les forces américaines, fortes de 4 600 hommes et 960 véhicules, un détachement français, le Combat command CC1, dirigé par le colonel Sudre. Alors que les soldats US pilonnent la ligne de défense autour de Brignoles, l’unité française se déploie vers le nord pour déborder l’ennemi, et parvient à libérer Cabasse, Carcès, Le Val, Bras et Saint-Maximin.
Brignoles libéré
L’armée américaine prendre finalement le dessus. Le 18 août 1944, les chars entrent dans la ville. Il y a encore des poches de résistance allemande. Un canon antichar, installé sur la place Carami, tire à plusieurs reprises avant d’être détruit. Le 19 août au matin, Brignoles est libérée, au prix de nombreuses vies, civiles et militaires. Les forces alliées rejoindront ensuite le Combat command du colonel Sudre à la Roquebrussanne, prêt à marcher sur Toulon en entrant du côté ouest.