Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Christian Estrosi : «Les maires sont désormais en première ligne»
À la suite de l’attentat de Barcelone, dont « le mode opératoire » n’est pas sans rappeler celui du camiontueur de la promenade des Anglais, Christian Estrosi, le maire de Nice, a annoncé la tenue d’une conférence pour rassembler les villes voulant lutter contre le terrorisme.
À quoi ressemblera cette conférence ? L’attentat de jeudi à Barcelone, nous pousse à réfléchir sur la nécessité de partager la manière dont Nice a appréhendé la tragédie, au niveau humain, économique et social. Je suis président d’Euromed, réseau de villes méditerranéennes et nous avions une conférence prévue à Nice les et septembre, sur la lutte contre la radicalisation. J’ai demandé à Julian King, commissaire européen chargé de la sécurité, de renforcer l’ordre du jour. Nous prenons des contacts pour donner plus d’ampleur à l’événement. Ce sera un rassemblement des villes européennes qui ont besoin d’échanger sur le terrorisme.
Quel rôle pour les villes, contre le terrorisme ? Les maires sont désormais en première ligne : on utilise leur espace urbain pour tuer, alors qu’ils n’ont pas, globalement, les compétences de légiférer en matière de sécurité. Il faut que nous soyons considérés comme des partenaires par les institutions européennes. Nos moyens d’actions doivent être renforcés, ainsi que nos moyens tout court : repenser les espaces urbains, comme nous l’avons fait à Nice coûte beaucoup d’argent. À l’image du fond Juncker pour l’innovation, il faudrait un fonds européen dédié à ceux qui prennent des initiatives fortes. Concrètement, que peut-on attendre de cette réunion ? Nous faire entendre et débattre. Nous devons partager nos expériences et nos données. Le risque zéro n’existe pas, mais nous disposons de solutions technologiques, parfois bloquées par la législation : la gestion des réseaux de caméras, la lecture des plaques minéralogiques ou la reconnaissance faciale, expérimentée en Allemagne.