Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

La course malgré le deuil

La Vuelta s’élance aujourd’hui pour la première fois de France, à Nîmes, dans une atmosphère plombée par les attentats qui ont ensanglant­é l’Espagne

-

Après Lisbonne en 1997 et Assen aux Pays-Bas en 2009, c’est la troisième fois seulement que la Vuelta s’élance hors d’Espagne. Elle a choisi le décor antique de Nîmes où les coureurs passeront aujourd’hui lors du contre-la-montre par équipes inaugural au sein des célèbres arènes romaines. Après une deuxième étape 100% française demain entre la préfecture du Gard et Gruissan (Aude), le peloton passera en Andorre avant de pénétrer mardi en Espagne par la Catalogne, endeuillée par les attaques de Barcelone et de Cambrils. L’émotion devrait être forte.

Froome en mission doublé

Pour les organisate­urs, qui ont exprimé leur « solidarité avec les victimes des attentats » ayant fait au moins 14 morts et plus de cent blessés, ces actes terroriste­s accentuent la priorité accordée à la sécurité, si difficile à assurer sur une course cycliste suivie par des milliers de personnes au bord des routes. Dans cette atmosphère, le contrôle positif à l’hormone de croissance du co-leader de BMC, l’Espagnol Samuel Sanchez, deuxième du Tour 2010, n’a pas contribué à remonter le moral ambiant. La Vuelta réunit cette année un plateau royal, privé toutefois du tenant du titre, le Colombien Nairo Quintana. Emmené par le quadruple vainqueur du Tour de France Chris Froome (Sky) qui part grandissim­e favori, le peloton comptera dans ses rangs les Italiens Vincenzo Nibali (Bahreïn), vainqueur de la Vuelta 2010, et Fabio Aru (Astana), vainqueur en 2015, les Français Romain Bardet (Ag2r-La Mondiale), 3e du Tour de France cette année, et Warren Barguil (Sunweb), meilleur grimpeur. Sans oublier le « Pistolero » Alberto Contador (Trek), triple vainqueur de l’épreuve (2008, 2012, 2014), déterminé à réaliser un dernier coup de force dans son pays avant de raccrocher définitive­ment le vélo à 34 ans. De quoi garantir le spectacle sur un parcours tracé pour avec 5 étapes de montagne, dont les deux monstres de Los Machucos et Angliru la dernière semaine, 8 de moyenne montagne et sans équipes susceptibl­es de cadenasser la course au profit des sprinteurs sur les étapes de plat. Après sa 4e victoire dans le Tour de France, le Britanniqu­e Chris Froome est surmotivé par la perspectiv­e d’être le premier coureur à réaliser le doublé Tour-Vuelta dans cet ordre. Seuls les Français Jacques Anquetil (1963) et Bernard Hinault (1978) ont gagné les deux courses sur la même saison mais la Vuelta se courrait alors en avril-mai. Arrivé deuxième du Tour d’Espagne en 2011, 2014 et 2016, «Froomey» estime avoir « un boulot à finir avec la Vuelta ». « Nous sommes en mission cette année » ,a ajouté le leader de Sky, qui sera épaulé par Wout Poels et Mikel Nieve. « C’est une course que j’aime mais elle est implacable. Elle est toujours beaucoup plus montagneus­e que le Tour de France et les conditions sont plus dures » avec des températur­es dépassant les 40 degrés, a-t-il souligné, conscient de la tâche qui l’attend.

 ?? (Photo AFP) ?? Alberto Contador voudra briller pour son dernier Tour dans son pays.
(Photo AFP) Alberto Contador voudra briller pour son dernier Tour dans son pays.

Newspapers in French

Newspapers from France