Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
A Berthe, des résidents «exaspérés et angoissés»
De nombreux feux de conteneurs à ordures et, pire, des incendies déclenchés dans les parties communes d’immeubles ont mis le quartier sous tension
Une cinquantaine de feux de conteneurs à ordures, dont 27 dans la seule nuit de jeudi dernier et, plus grave encore, deux incendies dans des parties communes: l’un, fin juillet, dans la cage d’escalier du 8e étage de la résidence « Le Sésame 3 » et l’autre, dans la nuit de samedi à dimanche dans la tour de Berthe. Cette année, le nord de la ville aura connu un été particulièrement “chaud”. « A vrai dire, on n’avait plus vu autant d’incidents de ce type depuis 5 ou 6 ans », note un habitant.
«Les méfaits d’une infime minorité »
Une situation qui fait aussi réagir le maire de La Seyne, Marc Vuillemot : «Les résidents sont exaspérés à juste titre. Et, pour certains, vivent dans une angoisse permanente. » Il note au passage : « C’est une chance incroyable que, hormis une personne hospitalisée à cause des fumées dans les parties communes, aucun drame humain ne soit survenu. » Difficile, en effet, de ne pas penser aux terribles conséquences pour les habitants d’une tour si les pompiers n’étaient pas arrivés à temps... « Beaucoup réclament que leur soit attribué un logement social hors d’un quartier qui, très généralement ordinaire et paisible, connaît des pointes subites de folie infernale. Une demande à laquelle, faute d’un nombre suffisant d’appartements disponibles, le bailleur ne peut donner satisfaction. » Le caractère volontaire de ces agissements ne fait aucun doute. Une enquête est en cours. Pour l’heure, aucun suspect n’a été interpellé, précise-t-on au commissariat. Mais « les policiers font tout ce qu’il faut pour parvenir à débusquer les coupables, assure le maire, et la justice doit être rapide et intraitable. Les près de 100 % d’honnêtes et paisibles gens d’un quartier ne doivent pas subir les méfaits d’une infime minorité, ni vivre en supportant une image gravement dévalorisante. » Du côté de Terres du sud habitat (TSH), le bailleur social qui gère le parc de logements de Berthe, « on ne comprend pas ce qui motive les auteurs de ces incendies en série : ça fait peur à tout le monde et ça coûte des sous à tout le monde », relève le vice-président Yves Gavory. « Un conteneur coûte environ euros. Multiplié par cinquante, ça fait euros ! » Et les assurances : « On a une franchise de euros par événement – un feu de poubelle est considéré comme un événement – donc... » Quant à la facture pour remettre en état des parties communes après un incendie, elle grimpe vite aussi : « Il faut compter environ euros par cage d’escalier : il faut revoir l’électricité, le gaz... Par précaution, on change toutes les canalisations pour éviter un court-circuit plus tard ; les portes coupe-feu ont fonctionné, donc on les change également puisqu’elles ont chauffé, etc. » Pour Yves Gavory, tout « cet argent gaspillé, c’est autant d’autres choses qu’on ne pourra pas faire pour les locataires. Et c’est d’autant plus énervant que TSH termine l’année sur une bonne perspective économique, dans la continuité des efforts de l’an dernier. »