Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le gel printanier réduit la récolte
Propriétaire des domaines de la Chautarde et de la Grand’ Bastide, Vincent Garnier enregistre des volumes réduits, conséquence du coup de froid d’avril dernier
C’est la loi de la nature, c’est comme ça. On aime ce métier pour son côté imprévisible, mais là nous sommes vraiment impactés». Entre deux rangs de vignes, Vincent Garnier constate les pertes. Dans la nuit du 20 au 21 avril dernier, le secteur agricole subissait un épisode de gel conséquent. Alors que certaines parcelles passaient à travers les gouttes, d’autres étaient frappées en plein débourrement. C’est le cas de Vincent Garnier, dont le domaine cellois de la Chautarde a souffert, tandis que ses terres de la Grand’ Bastide au Val demeuraient intactes. À l’heure des vendanges, le contraste est d’autant plus frappant en plein coeur de l’appellation Coteaux varois en Provence.
« Pas de chance cette année »
Des pieds de vignes peu garnis, pour des baies de taille réduites, et un feuillage inégal, tel est le tableau que l’on peut dresser à la Chautarde. Sur ces terrains, le mercure est descendu jusqu’à -4° en avril dernier. De quoi stopper la croissance de la vigne : «À partir de -2°, la vigne gèle. Les températures que l’on a eu ici ont anéanti la première pousse fructifère. Des grappes étaient déjà formées, et sont devenues marron», précise Vincent Garnier. L’exploitant avait alors constaté dès le lendemain les coloris blancs des premiers feuillages. Depuis qu’il a repris les deux domaines en 2003 avec son frère Christophe, Vincent Garnier n’avait jamais subi le gel sur ses exploitations. C’est pourquoi il considère «ne pas avoir à se plaindre vis-à-vis de ceux qui en avaient souffert auparavant, comme en 2016, même si ce n’est pas de chance cette année». Un épisode qui pourrait faire chuter de 50 % la production de cette année.
Situation inverse à la Grand’ Bastide
À quelques kilomètres à vol d’oiseau, sur la route de Bras à la sortie du Val, le domaine de la Grand’Bastide n’a pas été touché par le gel. De quoi rassurer les exploitants qui y ont commencé les vendanges cette semaine, tandis que la date de récolte à la Chautarde demeure indéterminée : «Ici, la température s’est stabilisée à -1°, épargnant les cultures», avoue un Vincent Garnier soulagé. Et il y a de quoi en relevant que les parcelles de Saint Cyriaque, situées seulement trois kilomètres à l’ouest, ont été fortement touchées. C’est donc le grenache qui est pour l’instant vendangé par les exploitants, avant de laisser place à la syrah, cinsault et rolle. À l’aide de la machine à vendanger, la récolte se fait aux aurores pour conserver la fraîcheur naturelle du jus. Des baies parfois bien petites à cause d’un autre phénomène naturel qui a touché le domaine, la sécheresse.