Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Wauquiez: « La droite n’est pas finie! »
A Châteaurenard hier soir, Laurent Wauquiez a fait un (grand) pas vers l’officialisation de sa candidature à la présidence du parti LR en portant un discours de rassemblement
Il n’a pas officialisé sa candidature et pourtant: Laurent Wauquiez s’est imposé hier soir comme un chef de parti, n’en déplaise à certains cadres de LR. Un an après avoir porté la candidature de Nicolas Sarkozy à la primaire dans cette même commune des Bouches-du-Rhône, Laurent Wauquiez a acté la liberté de parole de sa famille politique, et fait la preuve que la « droite n’est pas finie ». Il faudra en premier lieu, assumer une « remise en cause à l’intérieur du parti » comme l’a souligné Bernard Reynès, député de la circonscription. Une raison à cela: après la « débâcle » de la présidentielle, la scission des « constructifs », « les militants sont désabusés » résume Louis, venu de Sénas. Pour ce militant engagé auprès de la fédération, « aujourd’hui, il nous faut un président fort, à la Sarkozy! » Capable de rassembler et d’incarner les valeurs défendues par la famille politique des Républicains. Certains militants attendaient l’exclusion, annoncée hier, de ceux qui ont franchi la ligne pour rejoindre Macron : « il était temps non? » salue Élise, 75 ans hier. Venue de Nîmes, cette militante de longue date prévient d’ailleurs: « Et surtout, qu’ils ne reviennent pas sinon ma carte, je la renvoie! » Aujourd’hui, « c’est l’unité de la famille qui doit primer » relève Ludovic Perney, responsable des jeunes Républicains des Bouches-duRhône et (plus jeune) conseiller régional Paca pour qui Laurent Wauquiez est « l’image d’une droite intelligente, fière de ses valeurs ».
« Les valeurs de la droite sont intactes »
L’enjeu de reconstruire, Laurent Wauquiez en est bien conscient. Ce malgré son ultraconservatisme, sa ligne (très) à droite assumée. « Oui et alors ? » balaie d’un revers de main l’un de ses collaborateurs. « Une fois qu’on a dit ça, entrons dans le vif du sujet ! » Sujet qu’à son tour, traduit Eric Ciotti: « Laurent Wauquiez est sur une ligne qui est la seule capable de redresser le pays », une ligne pas si éloignée de celle plébiscitée par les électeurs lors de la primaire. Laurent Wauquiez le rappelle d’ailleurs, dans son intervention: « J’aime qu’ici, on n’ait pas honte de ses idées, pas peur des paroles fortes et que l’on se moque des filets d’eau tiède (...) la droite n’a pas vocation à marcher dans l’ombre en s’excusant (...) C’est une France qui demande à être respectée et entendue (...) » Le « mea culpa » sur les échéances électorales passées, les trahisons, était nécessaire mais il n’entache pas un fait: « Les valeurs de la droite restent, elles sont intactes… »Etseront la réponse aux (faux ?) espoirs portés par Marine Le Pen à l’extrême droite et Jean-Luc Mélenchon à l’extrême gauche. « Nous devons retrouver notre colonne vertébrale » dit encore Laurent Wauquiez, pour que la droite redevienne la seule force d’opposition face à la politique menée par Emmanuel Macron. Politique dont Laurent Wauquiez s’est employé à faire la démonstration du « vide ». Lui entend « rassembler sans se renier », et sans compromis. «C ’est quand la droite est elle-même qu’elle parle le mieux aux Français! »Des propos dont la portée est sans équivoque sur ces terres de Provence où la droite conserve quelques beaux bastions. « Macron a déçu conclut-il au terme de son intervention « Les Français sont en train d’ouvrir les yeux et ont besoin d’une parole forte à droite. » Laurent Wauquiez l’affirme, les applaudissements nourris des militants le confirment : la droite est de retour. « Et croyez-moi, promet-il, dans les mois qui viennent, vous risquez d’être surpris, mais vous verrez que l’on va fédérer et rassembler ! »