Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« M’affirmer au fil du temps »
Emerick Setiano, le jeune pilier droit, était de la fête contre Pau pour l’ouverture du championnat. Il espère bien que l’aventure va se poursuivre
La saison dernière, Emerick Setiano a fait trois feuilles de matches. En qualité de remplaçant, il a grappillé quelques minutes contre le Stade Français à Mayol (« un souvenir exceptionnel ») et à Castres. Puis il a fait banquette lors de la finale contre Clermont («Marcel Van der Merwe avait été énorme »). Cette saison, ce joueur né à Angers, mais dont les parents sont originaires de Wallis et Futuna, espère avant tout gagner du temps de jeu. «Je suis arrivé à Toulon il y a quatre ans. J’avais été repéré lors des sélections par Olivier Beaudon et Laurent Emmanuelli. J’ai beaucoup travaillé avec “Brique’’ (Eric Dasalmartini, formateur depuis des lustres au RCT, parti depuis peu au club de Hyères-Carqueiranne-La Crau). Si je suis aujourd’hui à ce niveau, c’est d’ailleurs beaucoup grâce à lui. »
« Encore beaucoup à apprendre »
À 21 ans, Emerick Setiano est intégré au groupe professionnel à part entière, même s’il bénéficie d’un contrat Espoir. Et le pilier, exclusivement droitier, de reconnaître : « Je n’avais encore jamais connu une préparation (E physique aussi in- tense. Ces huit dernières semaines ont été longues et dures. La tournée en Argentine a vraiment soudé le groupe. Je suis toujours le “petit jeune”, mais tout le monde est accepté. » La confiance du staff technique et cette première apparition pour l’ouverture de la saison ne font que renfor- cer sa confiance. «Je sais de quoi je suis capable, les entraîneurs aussi. C’est à moi de répondre présent quand on fait appel à mes services. » Ce pilier droit en devenir, encouragé notamment par le « papy » du groupe (Jocelino Suta), sait qu’il doit devenir plus réactif. «À mon poste, je suis léger (114 kg tout de même, Ndlr). Ça me permet, en revanche, d’être mobile. J’ai encore beaucoup à apprendre, explique-t-il. J’ai appris auprès de mes aînés que rien n’est jamais acquis. Les remises en question sont régulières Avec les nombreux joueurs de classe internationale, je pense que l’apprentissage se fait plus vite à Toulon que dans d’autres clubs. » Grand amateur de musique (le reggae et le hip-hop tout particulièrement), cet avant veut avant tout « gagner du temps de jeu et s’affirmer au fil du temps ». Ainsi donc, il aura fallu près de deux mois après la réunion de la commission d’appel de la FFR pour que certains de ses membres démissionnent. « Question de déontologie » affirment-ils à retardement. En cause, les pressions supposées, exercées par Bernard Laporte, pour alléger les sanctions à l’encontre du club de Montpellier, dont le président Altrad est sponsor maillot des Bleus. Le président de la FFR, en guerre contre la LNR dirigée par Paul Goze, est en pleine tourmente. Il se défend de toute dissimulation, de toute pression. À l’heure où la morale semble redevenir une valeur républicaine, l’affaire est désormais dans les mains de la ministre des Sports, Laura Flessel. L’ancienne épéiste devra faire mouche. Mais quoi qu’il advienne, si le rugby reste une grande famille, il est heureux que personne ne précise de quoi.