Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
En bus et bateau-bus autour de la plus belle rade d’Europe
Des bateaux de guerre, bien sûr, mais aussi des parcs à moules, des pointus traditionnels, des bâtisses orientales et des forts majestueux. À Toulon, la rade regorge de trésors insoupçonnés
Ne cherchons pas à rouvrir le débat… La plus belle rade d’Europe est celle de Toulon. Et pour en profiter, il existe de nombreuses possibilités. La plus rapide est de s’embarquer pour une « visite commentée de la rade » proposée par plusieurs compagnies de bateliers, directement sur le port (compter 12 euros pour une heure de balade). Certains recommanderont de prendre de la hauteur, en grimpant au sommet du Faron (pourquoi pas en téléphérique) ou sur les pentes du Cap Sicié pour jouir d’un panorama majestueux. À la fois simple et économique, les transports en commun constituent une belle alternative. Après tout, l’agglomération toulonnaise se targue de proposer le plus important réseau de bateaux-bus de France. Rendez-vous donc à l’embarcadère Réseau mistral, situé au milieu du port de Toulon. C’est là que s’arrêtent les trois lignes de navettes maritimes. Pour 3,90 euros on peut acheter un « ticket journée » sésame pour vingt-quatre heures de voyage illimité dans l’agglomération.
À La Seyne, une vigie de mètres
Notre balade débutera en empruntant la ligne 8M en direction de La Seyne (départs à 10 et 40 de chaque heure). C’est cette ligne qui permet d’avoir le meilleur aperçu de l’arsenal, avec une vue imprenable sur l’imposante silhouette des navires militaires, dont le porte-avions Charles-de-Gaulle actuellement en carénage. Après vingt minutes de traversée, arrivée au port de La Seyne. On en profite pour arpenter les ruelles pittoresques du centre ancien et de faire un tour sur le charmant marché provençal. Ceux qui n’ont pas le vertige pourront également monter (gratuitement) au sommet du pont transbordeur qui offre une vue sur une bonne partie de la rade. L’édifice, utilisé à l’époque du chantier naval, fête cette année ses cent ans. On poursuit l’excursion en prenant le bus n°83 sur le port (toutes les 40 minutes) direction Les Sablettes. Le mieux est de descendre au niveau du Fort de Balaguier. L’occasion d’admirer cette fortification bien conservée qui, avec sa jumelle toulonnaise « Tour Royale », était chargée de protéger l’entrée de la petite rade.
Tamaris, ancienne station climatique
La promenade se poursuivra à pied. Car le quartier de Tamaris mérite que l’on y consacre un peu de temps. Sur environ deux kilomètres se succèdent de superbes demeures bâties à cheval sur les XIXe et XXe. Tout un quartier que l’on doit au rêve (et aux moyens) d’un homme : Michel Pacha. Ce natif de Sanary a fait fortune en réalisant les phares et balises de l’empire Ottoman. À Tamaris, un marécage, il a fait réaliser cette « station climatique » qui a accueilli de nombreuses personnalités, des Frères Lumière à George Sand. Toutes sortes d’architectures se mélangent avec une dominance nette pour les influences orientales. Arrivé aux Sablettes, on en profite pour boire un verre ou déguster une glace au bord de la longue plage de sable naturel. Une anse fermée par le mythique rocher des « Deux Frères ». Depuis cette année une grande roue permet même de profiter du point de vue. Deux possibilités ensuite, selon le temps dont on dispose. Soit regagner directement Toulon depuis les Sablettes avec la ligne maritime 18M ou pousser encore la balade jusqu’à Saint-Mandrier en empruntant un bus 18 ou 28 (fréquences variables). Le charmant petit port de pêche et le village sont propices à la flânerie. Avec un peu de chance on peut même assister à un combat de jouteurs sur le plan d’eau. De là, la navette maritime 28M permet de regagner Toulon en une petite demi-heure. L’occasion cette fois de contempler Toulon et sa situation singulière, entre mer et montagne.