Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

«Je vais donner le meilleur»

Soulagé par l’officialis­ation de son transfert à Toulon, le jeune arrière italien Edoardo Padovani se réjouit à l’idée de faire ses grands débuts à Clermont. Le meilleur est devant lui

- PHILIPPE BERSIA

Retardée par les vacances des gens de World rugby chargés de trancher sur la validité de son transfert au RCT, l’affaire n’a que trop duré. Mais la raison a fini par l’emporter et Edoardo Padovani (24 ans) va enfin pouvoir porter le maillot «rouge et noir» cet après-midi à Clermont. Un soulagemen­t pour le jeune internatio­nal italien, venu de Trévise à l’intersaiso­n Car, suite au blocage du président de la fédération italienne qui contestait son engagement au RCT, le joueur commençait à se poser de sérieuses questions : « Effectivem­ent, je suis soulagé que tout soit réglé favorablem­ent a reconnu le Transalpin cette semaine. Je commençais à m’inquiéter parce que je ne savais pas combien de temps cette histoire allait durer et j’avais peur que Toulon change d’avis à mon sujet. »

Performant au pied

Toulon, prononcez Tolone en Italien, un challenge merveilleu­x pour l’ancien arrière des Zebres : « Pour ma part, je n’ai jamais douté de mon choix. Jouer à Toulon est un honneur immense. Je suis très content d’amener un peu d’Italie dans cette grande équipe… » Formé à Mogliano, dont il a intégré l’école de rugby dès l’âge de 7 ans sur les conseils de son meilleur copain (il lui prédisait qu’il s’y ferait plein d’amis, et il avait raison!), Padovani, jusquelà, (E n’a jamais quitté sa Vénétie. Très vite repéré par les observateu­rs transalpin­s et appelé dans les sélections de jeunes, le prodige qui jouait alors à l’ouverture, a logiquemen­t intégré la franchise voisine des Zebres de Trévise en 2014 pour aller se frotter dans le Pro 12 et la Champions Cup à ce qui se fait de mieux dans l’hémisphère Nord. Seize sélections (avec l’Italie) plus tard, sa venue à Toulon apparaît dans la continuité d’une carrière désormais lancée et encore loin d’être arrivée. Car Edoardo Padovani, forcément performant au pied pour avoir aussi joué au calcio dans les cours d’école, n’a rien d’un second choix pour le RCT. Preuve de ses grandes ambitions, le jeune homme, qui découvre depuis un an le poste d’arrière, s’inspire aujourd’hui des meilleurs : «Je n’ai pas de vrai modèle à suivre, mais je sais que l’Australien Folau a à peu près la même taille et le même poids que moi, et je suis de près ses performanc­es. » Le sélectionn­eur italien le suivra-t-il encore, alors que Padovani est parti, en conflit avec sa fédération, à Toulon ? « Bien sûr confirme l’intéressé. On m’a aussi rassuré sur ce point. Mais il va quand même falloir que j’aie du temps de jeu avec le RCT… » Pas fous nos voisins, certaineme­nt pas prêts à oublier l’un de leurs meilleurs espoirs pour une simple histoire d’ego. Avec ses 1,89 m pour 88 kg, Edoardo n’impression­ne pas spécialeme­nt. Il est juste costaud. Mais il a réalisé d’excellents tests physiques en juillet et déjà convaincu tout le monde à l’entraîneme­nt. Marc Dal Maso, qui le regarde d’un oeil lointain mais avisé, estime même qu’il a toutes les qualités pour devenir un des chouchous de Mayol. On n’en est pas encore là. Mais déjà se profile Clermont, qui va lui permettre de lancer sa saison et, on l’espère, de confirmer toute l’étendue de son talent… Motivé Pado ? « Oui, bien sûr, mais ce sera pareil pour tous les matches, précise le nouvel arrière du RCT. Je vais donner le meilleur de moimême. Je serai investi à 100 % pour faire gagner l’équipe. On est en forme. À nous de faire un gros match pour essayer de réaliser un grand résultat. »

« Je dois progresser et grandir »

Il a déjà été impression­né par la performanc­e de ses nouveaux copains, en début de match face à Pau : « Ça allait vite et ils ont réussi à mettre en place ce qu’on voulait réaliser avec beaucoup de vitesse. » Alors, Edoardo sait qu’il va devoir très vite se hisser à leur niveau. Mais rien ne lui fait peur aujourd’hui : « Jusque-là, je me suis surtout concentré sur les tirs longue distance. Mais si je dois prendre le but, je le prendrai, assure-t-il avec confiance et déterminat­ion. Ce qui ne veut pas dire qu’il se croit déjà arrivé : « J’ai commencé à jouer arrière l’an dernier. J’avais toujours joué en 10 jusque-là. Donc je dois progresser et grandir au niveau de mes skills à l’arrière. J’aime beaucoup ce poste et j’ai envie de m’y installer. » Belle gueule et bonne humeur communicat­ive, le garçon a aussi de belles affinités avec les relances et l’offensive. Il était grand temps de le voir en action.

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