Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Du grain à moudre pour les PME
Enfin! a-t-on envie de dire. Enfin, un gouvernement s’empare de la réalité économique pour définir sa stratégie et ses réformes. Certes, les grandes entreprises et les champions du CAC ont un rôle considérable dans la confrontation économique mondiale mais ces colosses, parfois aux pieds d’argile, ont trop longtemps occulté la réalité de notre tissu industriel. La France est d’abord faite de PME et TPE, souvent négligées alors qu’elles représentent ,% de nos entreprises (données INSEE, ). On en dénombre , millions qui emploient plus de millions de salariés, soit % des effectifs salariés en France. Parmi elles, exportent leurs produits et leur savoir-faire, réalisant ainsi un chiffre d’affaires de milliards d’euros, soit % de notre chiffre d’affaires à l’export. Autant dire que ces PME sont au coeur de notre économie et qu’elles constituent un levier considérable pour la redresser. Cependant, en dépit de leur rôle actuel, elles disposent encore, si on leur offre plus de liberté, d’un fort potentiel de croissance. A titre de comparaison, les PME allemandes, qui représentent ,% des sociétés d’outre-Rhin, exportent pour milliards d’euros chaque année soit ,% du total des exportations allemandes. Nul doute que le gouvernement avait toutes ces données en tête d’abord lors de l’élaboration des ordonnances réformant le code du travail, ensuite en mettant au point le plan d’action pour les indépendants que le Premier ministre, Edouard Philippe, a présenté hier à Dijon. Côté Code du travail, beaucoup y est fait pour clarifier et simplifier les conditions d’embauche et de licenciement dans les PME et les TPE. Les mesures annoncées en faveur des travailleurs indépendants obéissent à la même logique. Deux principes ont présidé à leur élaboration : d’une part, faire en sorte que le travail paye en baissant les cotisations sociales ; d’autre part, procéder à une simplification administrative dont la mesure phare est la disparition du Régime social des indépendants, ce fameux RSI qui rend dingue toutes les TPE et PME tant « les dysfonctionnement sont pénibles, voire graves » , de l’aveu même du Premier ministre. A partir de , la gestion du RSI sera assurée par le régime général de la protection sociale afin de gagner en efficacité et de limiter les erreurs de gestion qui pourrissent la vie des entrepreneurs. Pourvu que ça marche ! En tout cas, jamais depuis la création du régime de l’auto-entreprise en , qui a permis la création de centaines de milliers d’emplois, des mesures n’avaient à ce point pris en compte les besoins des petites entreprises à la fois pour simplifier leur existence et fluidifier leur marché du travail. L’exemple allemand montre que ce pari peut-être gagnant. C’est une certitude, dans la lutte contre le chômage, c’est une arme importante qui est dégainée.
« Les PME et TPE représentent 99,8 % de nos entreprises et emploient plus de 7 millions de salariés »