Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Que ce fut compliqué...
Le succès des Toulonnais a été acquis dans la douleur. Faute d’avoir su concrétiser les occasions franches face à des Toulousains accrocheurs, le RCT s’en sort plutôt bien
Le succès du RCT a été laborieux. On ne retiendra d’ailleurs que les quatre points de la victoire face à une équipe toulousaine qui n’était pas venue sur les bords de la Méditerranée faire le voyage à vide. « On n’a pas bien entamé cette rencontre et on ne se montre pas propre sur nos ballons. On n’a pas su concrétiser nos temps forts. On n’a pas mis les ingrédients qu’il fallait. C’est dommage car on voulait faire beaucoup mieux. » Avec lucidité, Fabien Galthié dressait le bilan d’un match bien trop moyen. Avec une discipline encore aléatoire (deux cartons jaunes), une touche imparfaite et une mêlée régulièrement sanctionnée (cinq pénalités), les Rouge et Noir s’en sortent finalement bien.
L’entame en faveur de Toulouse
Les Toulousains, leur nouveau président Didier Lacroix en tête, pouvaient nourrir quelques regrets. « Quand on a l’occasion de gagner chez un gros, expliquait-il, il ne faut pas passer à côté. Ceci étant, et en mettant les choses dans l’ordre, l’état d’esprit est là avec notamment des jeunes qui n’avaient encore jamais porté le maillot. On est au rendez-vous de ce côté-là. Je suis fier du niveau de jeu proposé, même si les détails sont primordiaux au haut niveau. Ce déplacement à Toulon s’inscrit dans ce qu’on recherche. Ce match nous laisse sur notre faim, avec cette fin de rencontre indécise alors que l’appétit était venu en mangeant. » Ugo Mola, qui craignait l’entame des Varois, pouvait se montrer rassuré à la mi-temps de la première période. Après qu’Ashton eut été repris sur la ligne suite à un ballon relayé par Bastareaud, Nonu, Bonneval et Tuisova et que l’arrière eut manqué de soutien sur une belle percée, Toulouse ouvrait le score par Doussain. Le Fidjien sauvait même d’extrême justesse un essai en bout de ligne sur Kunabuli mais peu après, sur un ballon perdu, un contre de Huget permettait à ce diable de Dupont d’aplatir entre les poteaux (0-10, 20e).
Vrai soulagement
Fini de rire, il fallait se mettre réellement au travail. Belleau, par ses décisions souvent judicieuses, mettait ses hommes dans l’avancée. Le pack toulonnais envoyait Etrillard derrière la ligne (7-10, 26e). Toulon retrouvait des couleurs avec notamment un Rebbadj qui progresse à chacune de ses sorties. Une éclaircie dans l’imprécision et la maladresse toulonnaise. Les temps forts ratés, côté toulonnais, permettaient aux partenaires de Maestri de tourner à la pause avec un petit avantage malgré le drop réussi de Belleau (4/4 au pied). Dès la reprise, Tuisova marquait comme à son habitude en force, permettant aux siens de repasser devant (17-13, 43e). Cet avantage devait s’avérer décisif même si Doussain inspiré réussissait lui aussi un sans-faute au pied (4/4). Dans un final crispant, les Haut-Garonnais, avec une mêlée conquérante, auraient pu forcer la décision. Mais les Toulonnais gardaient cette fois la tête froide même s’ils sentaient le vent du boulet. « Face à une équipe qui n’avait rien à perdre, on s’est compliqué la tache en perdant nombre de duels et ratant de nombreux plaquages On a su serrer les fesses. Notre marge de progression est énorme » lâchait un capitaine Bastareaud qui voulait garder confiance. Comment, question progression, ne pas lui donner raison ?