Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Réserve parlementaire : « La majorité a tranché »
circonscription Fabien Matras revient sur ses premiers mois à l’Assemblée, marqués par la suppression des fonds parlementaires dont il défendait le maintien sur un modèle plus « transparent »
Le 27 juin dernier, Fabien Matras faisait partie des 577 députés à faire leur rentrée parlementaire. Un premier mandat (comme beaucoup d’autres) pour l’élu de la 8e circonscription qui, en intégrant quelques jours plus tard la commission des lois, la plus active de l’Assemblée nationale, n’a pas eu le temps de s’ennuyer cet été ! Avant de repartir pour une nouvelle session, le député de la majorité présidentielle revient sur cette première expérience de la fonction.
Diriez-vous que cette rentrée a été intense ? Ah oui ! Le président de l’Assemblée François de Rugy a publié des chiffres comparant cette session extraordinaire à celle de , et précédemment. Davantage de textes ont été votés, davantage d’amendements, il y a eu beaucoup plus d’heures en commissions… Cela a été une session parlementaire où on a vraiment eu de pain sur la planche. Nous, à la commission des lois, par laquelle passent textes sur , on a siégé pendant jours en séances de nuit, en commission le matin et en séance l’après-midi ! Après, je ne me plains pas, je n’ai pas pleuré pour avoir des vacances, contrairement à d’autres... Le seul bémol que je peux apporter à ce rythme, ce n’est pas une question de repos ou de périodes de vacances. C’est qu’il faut quand même laisser le temps aux parlementaires d’arriver à intégrer, à s’approprier les textes qu’ils ont à voter pour pouvoir ensuite les défendre ou les amender. Je comprends qu’en début de mandat, les choses aillent vite ; maintenant, il faut qu’on retrouve un rythme qui nous permette de faire notre travail plus calmement.
Durant ces deux mois, avez-vous pu rentrer régulièrement à Flayosc ? Je revenais généralement le week-end pour être présent dans la circonscription, pour assister aux cérémonies officielles, aux inaugurations, etc.
Vous attendiez-vous à un tel rythme de travail ?
Oui, je m’attendais à ce que ce soit chargé. Ce qui m’a davantage surpris, c’est tout l’aspect théâtral que je n’avais pas imaginé. Quand je vois le comportement des élus de la France insoumise, parfois même des élus des Républicains, je me demande si on est à l’école primaire ou à l’Assemblée nationale ! Un exemple bête : très régulièrement lorsqu’une femme prend la parole, on entend des chuchotements. C’est dissipé, avec quelques relents de misogynie. On peut d’ailleurs remarquer que la vice-présidente de l’Assemblée, qui a fait l’actualité parce qu’elle était entre guillemets dépassée par les événements, a été beaucoup plus chambrée par les députés de l’opposition que peuvent l’être les vice-présidents hommes. C’est un peu choquant…
Mange-t-on bien à l’Assemblée ? Je ne suis pas le meilleur député pour en parler ! En fait, je mange peu, j’ai dû manger une fois au buffet de la buvette, rapidement.
Plus sérieusement, l’Assemblée a voté fin juillet la suppression de la réserve parlementaire dont vous défendiez le maintien, sous réserve d’un appel à projets des communes. Avez-vous pu exprimer votre position, était-elle partagée par d’autres députés de la majorité et est-ce qu’au final, vous êtes déçu de ne pas avoir été entendu ? Déçu oui, mais en démocratie il arrive qu’on le soit. Le débat a eu lieu, un certain nombre de députés était sur la même ligne que moi et cela a été l’une des décisions les plus serrées en termes de majorité. On voulait préserver la réserve parlementaire avec un mécanisme plus transparent. Je crains, moi, que cela soit une décision qu’on regrettera dans quelques mois. Mais la majorité a tranché et il faut se ranger derrière.
Aviez-vous déposé un amendement ? Non. J’ai pu exprimer mon point de vue en réunion de groupe majoritaire ou en commission des lois. Après c’est aussi le côté théâtral : on sait très bien qu’une fois que le débat a eu lieu en commission, un amendement déposé en séance est voué à l’échec. Donc, je ne voyais pas l’intérêt d’aller faire mon cinéma.
Vous avez souhaité rencontrer le recteur lors de sa venue mardi au lycée Léon-Blum. Quels dossiers, quels souhaits avez-vous évoqués pour la circonscription ? On a évoqué deux dossiers principalement : les fermetures de classe, je pense à Régusse, Figanières, à l’école intercommunale de La Bastide. Ensuite, le projet de campus que j’ai porté durant la campagne des législatives, pour regrouper et développer l’offre de formation sur le bassin dracénois. J’ai reçu un accueil très favorable de la part du recteur : même si la décision ne lui appartient pas, il trouve ce projet intéressant, il pense que pour une ville comme Draguignan cela peut être porteur. Maintenant, il faut continuer à travailler avec le gouvernement, la ministre et avec l’ensemble des partenaires.
Allez-vous continuer à défendre les projets initiés par votre prédécesseur, on pense notamment à celui d’un abattoir dans le haut Var ? Bien sûr. Parmi tout le travail qui a été fait par Olivier, il y a des dossiers que je continuerai à défendre comme il l’a fait lui, que ce soit la défense de la ruralité, l’abattoir en effet. Mon bémol, c’est que je pense qu’il vaut mieux créer un abattoir mobile que fixe. Cela signifiera plus de souplesse pour les agriculteurs qui n’auront pas besoin de se déplacer. C’est l’infrastructure qui viendra à eux.
La prochaine session parlementaire s’annoncet-elle aussi chargée ? En fait elle a débuté cette semaine, sans moi, mais j’ai de bonnes raisons ! Je me trouvais sur la circo, je voulais absolument participer à la rentrée scolaire, rencontrer le recteur et j’avais hier (NDLR mercredi dernier) un rendez-vous pour visiter les écoles militaires de Draguignan. J’ai fait mon travail de député mais sur le terrain et je retourne à Paris dès ce lundi. Oui, le rythme promet d’être encore soutenu. Mais en commission des lois, il le sera durant tout le mandat. Là, on va attaquer sur le projet de loi porté par Gérard Collomb de renforcement du système judiciaire contre le terrorisme. Je me suis également rapproché du ministère de l’Intérieur pour travailler sur les questions de sécurité civile, tout ce qui concerne les sapeurspompiers. C’est important pour moi de mener une mission un peu plus formelle dans ce domainelà, en même temps que d’assumer un rôle classique de parlementaire.
Je n’ai pas pleuré pour avoir des vacances, contrairement à d’autres... ” Défendre un abattoir mobile dans le haut Var” Le projet de campus en Dracénie a reçu un accueil très favorable du recteur ”