Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Logement : plus de places et moins de normes
Emmanuel Macron a dévoilé, hier, les grands axes de sa réforme dont la « libération » de la construction par une « réduction » des normes environnementales et sociales
Sur fond de polémique autour de la baisse des APL, Emmanuel Macron a présenté, hier, des axes de sa réforme du logement, avec notamment une « libération » de la construction par une « réduction » des normes environnementales et sociales. Le président a fait ces annonces à Toulouse, où il a visité un centre d’hébergement pour mères isolées, avant de décoller dans la soirée pour les Antilles frappées par l’ouragan Irma. Après une table ronde avec les acteurs du logement, M. Macron a détaillé un nouveau dispositif de prise en charge des plus défavorisés, baptisé « Logement d’abord », qu’il a défendu pendant sa campagne présidentielle. Il s’agit de remplacer les logements d’urgence et les nuitées d’hôtel par des solutions de logements plus pérennes. Ainsi cinquante mille places supplémentaires pérennes doivent être créées, dont dix mille dans des pensions de famille et quarante mille dans le parc locatif.
« territoires volontaires »
Elles doivent remplacer des nuitées d’hôtels, qu’il juge inadaptées et « très coûteuses ». Ce volet fera l’objet d’une « mise en oeuvre accélérée dans 15 territoires volontaires dont Toulouse », a expliqué le président. En outre, il veut accroître la construction de logements neufs dans le parc social, en portant à quarante mille par an dès 2018 et « sur tout le quinquennat » la construction de logements « très sociaux ». Ila aussi souhaité « faire tourner davantage le parc social en faisant rentrer beaucoup plus de monde et activer une politique de baisses des prix » des logements sociaux. Troisième volet, M. Macron veut « libérer » la construction dans le parc libre grâce à « une réduction des exigences des normes environnementales et sociales » pour obtenir « une production massive » de logements neufs en quelques années. « Notre pays en construit trop peu car notre système est bloqué par la sur-règlementation », a-t -il estimé. Il faut « diminuer cette règlementation pour la rendre plus pragmatique, y compris sur des normes qui relèvent de très bons sentiments, quelques fois environnementales et sociales ». « Il y aura énormément de [gens] qui s’élèveront contre ça, tous ceux qui ont dit [que] ces normes [sont] sur tout le territoire pour tout le monde » : « On me dira que je ne respecte pas l’environnement, ou parfois le handicap, parfois ceci ou cela. Mais il faut du pragmatisme », car « c’est essentiel pour résoudre le problème du logement », a-t-il estimé.
Un plan présenté en Conseil des ministres
Ces mesures s’inscriront dans un vaste plan logement, qui doit être présenté au prochain Conseil des ministres. Un plan sur lequel plane l’ombre de la baisse décriée de cinq euros des APL, coup de rabot annoncé fin juillet et jugé « pas intelligent » par le Premier ministre lui-même, avant l’épineuse présentation du budget pour 2018. Sans oublier, la semaine dernière, l’appel surprenant du Président à tous les propriétaires de « baisser les loyers de 5 euros par mois », s’attirant des critiques à droite comme à gauche.