Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Alan Techer touche au but
Deux ans après son baptême du feu en Endurance au Castellet, le Grassois, remis de la violente chute qui l’a écarté des circuits en 2017, veut réussir son retour en piste avec la Honda F.C.C. TSR
Voilà cinq mois qu’il rongeait son frein loin des circuits. La faute à la rude cabriole qui a brisé net son élan le 19 mars dernier à Suzuka. « C’était une séance d’essais comme les autres », raconte Alan Techer. « Durant ce long séjour au Japon avec le team F.C.C. TSR consacré au développement de la Honda CBR pour les manches suivantes du championnat du monde d’endurance 2017 (EWC) inscrites à mon programme, j’avais accumulé pas mal de kilomètres. Là, on se situait dans la dernière ligne droite. Après cinq semaines très enrichissantes, au guidon mais aussi hors piste, il s’agissait de l’ultime test avant de revenir ici. Sans doute ai-je commis une petite erreur. Patatras! Je ne me souviens de rien mais j’aurais fait un high side dans le premier ‘‘S’’ et la moto m’est tombée dessus. » S’il est passé à côté du pire ce jour-là, compte tenu de la violence d’un gadin dans lequel son casque a carrément explosé, le jeune Grassois, blessé au bras droit (double fracture) et aux cotes, a dû tirer un trait sur la saison 2017. Un arrêt brutal dur à encaisser pour lui qui ambitionnait notamment de marquer à nouveau les esprits aux 24 Heures du Mans, le théâtre de son premier coup d’éclat sur une course longue distance (3e en 2016 avec Kazuma Watanabe et Damian Cudlin). « Une fois l’opération réussie là-bas, je suis rentré chez moi immédiatement. La fibre osseuse ayant été arrachée, on savait que la consolidation réclamerait un certain temps. Il a donc fallu s’armer de patience pour la rééducation. Du 2 juillet au 8 septembre, j’étais cinq jours sur sept au CERS de Saint-Raphaël. L’occasion de croiser d’autres sportifs en convalescence, des footballeurs de Nice et de Dijon, des basketteurs, des rugbymen... Autant de rencontres qui aident à relever la tête. »
« Une chance que je dois saisir »
Au bout du tunnel, la lumière va enfin jaillir cette semaine. Pas n’importe où puisque c’est le 81e Bol d’Or qui se dresse droit devant. « Échéance particulière, bien sûr », souligne Alan. « D’abord, disputer une course à domicile, ça n’arrive pas souvent. Et puis ce Bol varois m’a permis de découvrir le monde de l’endurance il y a deux ans. Bon, il faut dire que je garde un souvenir mitigé de ma première expérience au guidon de la Yamaha de l’équipe Viltaïs. On avait réussi une super entrée en matière, jusqu’à s’installer en tête de la catégorie Superstock. Hélas, ma chute à 6 heures du mat’, provoquée par une fuite d’huile, a terni le bilan (20e, ndlr) .La moto était sacrément chiffonnée. Grosse galère pour la ramener au stand. 500 mètres parcourus en 40 minutes, vous imaginez ? » Autre team, autre cible : au sein du commando F.C.C. TSR, bras armé du HRC (Honda Racing Corporation), l’ambassadeur du Moto Club de Cannes vise beaucoup plus haut. « Dans le dur, l’équipe m’a toujours soutenu. Masakazu Fuji, le boss, m’offre maintenant une seconde chance que je dois absolument saisir. L’objectif est clair : on veut décrocher le titre EWC en fin d’exercice, aux 8 Heures de Suzuka (2829 juillet 2018). Pour le Bol d’Or, nous gardons l’ancienne CBR1000RR. Il faut impérativement marquer de gros points avant de baptiser la nouvelle machine l’année prochaine au Mans (21-22 avril). »
Deux nouveaux coéquipiers
Associé à l’Australien Josh Hook, qui l’a suppléé la saison dernière, et à Freddy Foray, transfuge de la structure anglaise Honda Endurance Racing, Techer se sent prêt à ferrailler contre les gros bras du championnat. En atteste le 3e temps des essais pré-Bol signé le 30 août dernier malgré quelques petites douleurs persistantes. « Quel plaisir de retrouver de telles sensations, de prendre de l’angle, de la vitesse ! La moto a bien évolué ces derniers mois. Quant à moi, j’y suis allé crescendo. J’ai bouclé des runs de 25 minutes le deuxième jour. Le poignet ‘‘tirait’’ un peu, mais ça va aller. » À 23 ans, le revenant azuréen a hâte de toucher au but. « Je suis remonté à bloc. Josh a le même âge que moi (24 ans). Il s’est parfaitement intégré comme le démontre le podium des 8 Heures de Suzuka (3e avec Randy de Puniet et Dominique Aegerter). Freddy, lui, possède une immense expérience. C’est le sage du trio. Il saura nous calmer quand il faut. Avec cette machine et nos pneus Bridgestone, nul doute qu’il y a une belle carte à jouer si on arrive à allier performance et constance... »