Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Premier round

Plusieurs centaines de salariés ont arpenté les rues de Draguigna hier matin. Une première mobilisati­on de rentrée pour dénoncer une réforme que les syndicats qualifient de casse sociale

- MATTHIEU BESCOND mbescond@nicematin.fr

Hier à Toulon, ils étaient entre deux et trois mille à manifester. Et près de  à Draguignan. Une bonne mobilisati­on juste après la rentrée et avant les prochaines manifestat­ions, les  et  septembre.

L « ’heure est à la mobilisati­on générale ! Aujourd’hui, je ne vois pas de fainéants mais des travailleu­rs. Je ne vois pas de cyniques mais des salariés solidaires et combatifs. Je ne vois pas d’extrêmes mais des personnes défendant leurs droits et les droits collectifs, garantie du bien vivre ensemble. » En réaction à la récente formule du Président de la République (1), le message est clair. Gérard Battarra, secrétaire de l’union locale CGT de Draguignan, entouré des représenta­nts de la FSU et de l’Union syndicale Solidaires, a fait entendre haut et fort ses revendicat­ions. À leurs côtés, près de 500 manifestan­ts – 380 de source policière –, ont battu le pavé des rues dracénoise­s pour dénoncer la réforme du Code du travail par ordonnance­s. Dans le cortège les affiches anti-Macron fleurissen­t : « Pour les patrons, tout est bon dans le Macron », « Macron, son amie c’est la finance, son ennemi c’est le peuple ». Sans oublier les traditionn­els slogans scandés : « Macron... si tu savais... tes ordonnance­s où on se le met... »

Tous les salariés concernés

« Nous sommes mobilisés contre celle que l’on surnomme la loi travail XXL et qui s’inscrit dans la continuité de la loi “El Khomri” », poursuit le syndicalis­te. Il faut faire comprendre aux salariés qu’ils doivent s’en mêler. Que cette énième réforme les concerne tous. Qu’elle accentuera la casse du Code du travail en imposant notamment la suprématie des accords d’entreprise, sur les questions de salaires, de temps de travail, etc. » Dans le viseur des syndicats : les ordonnance­s rendues publiques par le gouverneme­nt le 31 août dernier. « Elles n’auront qu’un seul effet : l’amplificat­ion du “dumping social” tout en aggravant l’insécurité. » Et Gérard Battarra d’argumenter : « Dans un secteur comme celui de Draguignan qui comprend beaucoup d’entreprise­s de moins de 20 salariés, les organisati­ons syndicales seront par exemple exclues des négociatio­ns sur les contrats de travail. Et si le salarié refuse la modificati­on de son contrat en cas d’accord d’entreprise, il pourra être licencié pour cause réelle et sérieuse, sans aucune indemnité... »

L’union fait la force

Faire reculer le gouverneme­nt sur ces questions sociales ne sera sans doute pas une mince affaire. Mais les syndicats y croient dur comme fer. « Pas moins de 180 manifestat­ions étaient organisées en France hier. Avec des milliers de grévistes. Il faut que nous soyons tous solidaires. » Et Laurent Godart de l’union syndicale Solidaires d’abonder : « Nous aurions préféré être encore plus nombreux. Mais c’est un bon début pour dénoncer une réforme qui va vers un système à l’allemande avec 24% de travailleu­rs pauvres. Nous allons voir ce qu’il se passe dans l’ensemble de l’hexagone aujourd’hui. Le combat a vraiment démarré ce mardi 12 septembre. Je pense que les salariés vont se rendre compte au fur et à mesure du contenu de cette réforme. Nous ajusterons les modalités d’actions en fonction de l’évolution des choses. » En attendant, une nouvelle journée de mobilisati­on est d’ores et déjà prévue le 21 septembre à l’appel de la CGT. Une manifestat­ion qui interviend­ra la semaine de la présentati­on en Conseil des ministres des ordonnance­s réformant le Code du travail.

1. « Je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes », avait assuré le Président de la République, vendredi dernier, depuis Athènes.

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(Photos Dylan Meiffret) Plusieurs centaines de manifestan­ts s’étaient donné rendez-vous devant la sous-préfecture, avant de remonter le boulevard Maréchal-Foch.
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