Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Rencontre avec la nouvelle proviseure de Raynouard
Brignoles Catherine Jan prend la succession de Marc Duran à la direction de l’établissement. Elle entend poursuivre la dynamique d’ouverture à la culture et aux métiers de demain
Après avoir assuré la direction de quatre collèges différents des Alpes-Maritimes et du Var, Catherine Jan franchit le seuil du lycée. Et pas le moindre, puisque c’est un établissement de presque 1 900 élèves et 150 enseignants qu’elle a intégré cette rentrée. Un nouveau challenge pour cette professeur de mathématiques originaire de Cogolin, qui exerce dans l’académie depuis 17 ans et a quitté le collège Émile Thomas de Draguignan pour poser ses valises à Brignoles…
Comment s’est déroulée cette première rentrée au lycée Raynouard ? La rentrée a été très bien préparée en amont par mes prédécesseurs et le personnel de l’établissement, donc tout s’est déroulé dans les meilleures conditions. J’ai par ailleurs la chance d’arriver avec un nouveau proviseur adjoint, Christian Pieri, que je connais bien pour avoir déjà travaillé avec lui à la formation des personnels d’encadrement et de direction dans l’académie.
Aucune appréhension particulière, donc, à l’idée d’être désormais à la tête d’un lycée de cette importance… Mon expérience à la tête de grands collèges et en zone d’éducation prioritaire durant douze ans m’a bien préparé à la fonction. Je sais surtout pouvoir compter sur une communauté éducative et un personnel très attaché à ce lycée.
Quelle image avez-vous justement du lycée Raynouard ? Quelles sont selon vous les particularités de l’établissement ? C’est un très gros établissement, l’un des plus important du département. L’une des particularités est d’offrir aux jeunes des possibilités d’enseignement des filières professionnelles de seconde jusqu’aux filières post-bac en BTS. Il y a une véritable dynamique du lycée Raynouard. Nous allons franchir le seuil des élèves et les inscriptions affluent toujours, ce qui implique de nombreux ajustements fonctionnels. C’est sans doute dû à la démographie croissante de la région et du territoire mais aussi à l’attractivité de l’établissement…
Il n’en a pourtant pas toujours été ainsi et la réputation du lycée brignolais n’a pas toujours été des meilleures… À quoi cela tient-il ? Il y a les taux de réussite au bac évidement, et ils sont bons à Brignoles. Mais l’attractivité dépend aussi plus globalement d’un climat scolaire, qui doit être favorable… Le lycée focalise à la fois les espoirs et les craintes des parents sur la réussite de leurs enfants, ce qui tient parfois à peu de chose. La particularité du lycée Raynouard repose ainsi sur les possibilités d’enseignements culturels, artistiques ou sportifs offertes aux jeunes dans le cadre d’ateliers particuliers, comme la photo, les arts et techniques du son ou les arts plastiques, qui font la singularité du lycée et stimulent les jeunes.
Du nouveau pour cette année côté atelier ? Une section danse sportive fait ses premiers pas depuis cette rentrée… Mais il y a un tel élan et un tel dynamisme à créer des ateliers que l’on est confronté à des difficultés d’ordre logistique ou à l’impossibilité à accueillir tous les élèves tant la demande est importante… Il ne faudrait pas en oublier les objectifs et impératifs éducatifs du lycée. Mais l’ouverture à la culture est un marqueur très fort de l’établissement. D’ailleurs, trente élèves de Raynouard représentaient lundi l’académie lors de la visite de la ministre d e la Culture Françoise Nyssen à Arles à l’occasion des Rencontres de la photographie. Une élève s’est entretenue avec elle un long moment lors d’un échange très structuré sur la place de l’éducation culturelle et artistique à l’école. C’est une fierté pour l’établissement.
Des projets particuliers pour l’avenir en matière culturelle ou autre ? Je souhaite que nous puissions valoriser nos talents locaux par le biais d’expositions des élèves d’arts plastiques, notamment dans le hall d’entrée du lycée. Nous allons poursuivre par ailleurs le partenariat avec la Région et son Fonds régional d’art contemporain, avec des expos dans nos murs… Pour le reste, j’ai la volonté de poursuivre la politique déjà engagée. Par l’ouverture au monde professionnel, avec des actions concrète comme la participation au Campus des métiers et qualification de la relation client, qui répond aux attentes pédagogiques de certaines de nos formations.
Des actions en lien avec le tissu économique et entrepreneurial local aussi ? Bien sûr ! Il existe un partenariat très fort avec le tissu des entreprises locales, ou encore notre représentativité lors de la Foire de Brignoles. Nous allons conforter ces initiatives et les pérenniser pour l’avenir.
Plus globalement, comment percevez-vous ce territoire de Brignoles et de Provence verte ? J’en ai une image très positive, d’un territoire tourné vers l’avenir sans renier son riche passé historique. Le lycée Raynouard bénéficie un peu de cette image, de l’un des quelques lycées napoléonien du département, auquel toute la population locale est attachée, car les grands parents, puis les parents y sont allés et ont envie que leurs enfants y réussissent.