Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« À Saint-Martin, % des gens ne sont pas assurés »
Cette semaine, c’est à Monaco que vous trouverez la plus forte concentration d’assureurs au monde. Ils sont presque 3000 à être venu négocier leurs contrats de réassurance, c’est-à-dire les assurances qu’ils souscrivent pour les événements financièrement trop lourds à porter. C’était l’occasion d’interroger un pro au sujet des conséquences de l’ouragan Irma.
Leur estimation est de l’ordre de , milliards d’euros. À quoi cela correspond-il? Ce sont les dommages économiques subis par la partie française de St Martin et par Saint-Barthélemy. Cela prend en compte les biens, les véhicules et les habitations. On connaît à peu près la valeur des biens qui sont sur l’île grâce au système fiscal français, mais aussi à un certain nombre de bases de données. Venant de la Caisse centrale de réassurance, on peut se dire que c’est un calcul plutôt fiable. Est-ce un coup dur pour les assurances ? Même si tous les biens étaient assurés, nous aurions pu intervenir sans difficulté. Mais il y a un véritable différentiel entre les dommages économiques et les bien assurés: seuls à millions de dollars de biens sont couverts.
Comment expliquez-vous cela? Les assurances ont un taux de pénétration bien plus faible là-bas. On estime ce taux à % en France métropolitaine, contre % là-bas. Donc concrètement, il y a % de la population qui est couverte. Pourquoi? Parce qu’il y a de la précarité, et que ces garanties sont considérées comme chères. Et elles sont en effet plus coûteuses qu’en métropole, puisque le risque est plus important.
Quelles en seront les conséquences? Les % de personnes non couvertes vont avoir d’énormes difficultés à reconstituer leur capital, et quand ils vont vouloir s’assurer, le prix aura augmenté, ce qui les incitera encore moins.
Selon vous, quelle parade pourrait venir à bout de ce cercle vicieux? C’est probablement un couple privé/public qui peut intervenir. Nous, assureurs, avons la robustesse pour intervenir dans ces situations. Mais il faudrait peut-être un système de subventions pour inciter les gens qui sont dans la précarité à s’assurer.
En tant qu’assureur, avez-vous l’impression qu’il y a plus de catastrophes naturelles? On constate que la fréquence des catastrophes n’augmente que très peu. En revanche, elles sont d’une plus grande intensité. Et puisque l’on crée toujours plus de richesses, elles ont un impact économique plus important.