Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
À Seillons, la fête pour sensibiliser
Manger local, sans pesticide... Des idées qui séduisent les consommateurs. Mais du côté des producteurs ? Hier, les paysans ont présenté leur travail et alerté sur leurs difficultés
Le curry de légumes bouillonne, le méchoui tourne sur sa broche, une montagne d’assiettes végétariennes s’élève. En fond sonore, Manu Chao et Bernard Lavilliers chantent pour un monde meilleur. Hier, Seillons était le théâtre d’un bel événement festif et militant, organisé par la Confédération paysanne, l’Adear, Solidarités paysan et Agribiovar. « Chaque année, nous choisissons un village différent, détaille Vincent Arcusa de la Confédération paysanne. Certains visiteurs sont des habitués et viennent de loin mais l’idée, c’est aussi de capter un public local. »
Convaincre les élus locaux
Partager un café, remplir son panier de produits locaux, réserver son repas... et entrer dans le vif du sujet. Cette année, les organisateurs ont choisi le thème « Sans terre, plus de pomme de terre ». Un slogan pour évoquer le problème que rencontrent les agriculteurs pour trouver des terres dans le département. « Nous, nous luttons pour un modèle d’agriculture avec des fermes nombreuses et plein de paysans, insiste Vincent Arcusa. Dans le Var, le foncier est cher. Beaucoup de gens viennent faire construire dans le coin, ça fait augmenter les prix. On se rend également compte que certains propriétaires en périphéries laissent leurs terrains en friche en espérant qu’ils soient, à terme, déclarés constructibles. Nous voulons alerter sur ce genre de pratique. Il nous faut convaincre les élus locaux que les leviers existent pour protéger le foncier et le rendre plus accessible. » Pour faire passer leurs idées et leurs convictions, les organisateurs ont proposé des tables rondes, des prises de paroles, une visite chez un maraîcher, du théâtre, un apéro brouette (...) et un déjeuner 100% local. « Proposer le repas, c’est vraiment un bon moyen pour montrer aux gens qu’on peut remplir son assiette uniquement avec des produits locaux. » Une façon concrète et gourmande de prouver qu’une autre agriculture est possible.