Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Emmanuel Macron scelle sa première réforme sociale
Le Président a signé, hier, les ordonnances concernant le droit du travail malgré la contestation syndicale et la mobilisation dans la rue
Une « réforme en profondeur inédite de notre marché du travail », « menée dans un temps record ».
Ce sont les mots du président de la République prononcés, hier, devant les caméras. Emmanuel Macron a signé cinq ordonnances, à l’issue du Conseil des ministres, concernant le droit du travail. Désormais plus rien ne s’oppose à l’application de ces ordonnances et donc à la réforme du droit du travail, qui va entrer en vigueur dans les prochains jours. Elles seront publiées au Journal officiel ce week-end ou la semaine prochaine. Le projet de loi de ratification sera examiné en première lecture à l’Assemblée nationale au cours de la semaine du 20 novembre.
« Pas de modifications de forme »
Rendues publiques fin août, les cinq ordonnances destinées à remédier à un chômage de masse, qui perdure en France, n’ont pas fait l’objet de « changements majeurs », seulement des « précisions » et « modifications de forme » ,a indiqué Muriel Pénicaud, lors d’une conférence de presse. La ministre du Travail a par ailleurs annoncé qu’elles seraient « évaluées » : des travaux d’experts « indépendants » seront coordonnés par France Stratégie, tandis que trois personnalités – Marcel Grignard (ex-CFDT), Jean-François Pilliard (ex-Medef) et l’économiste Sandrine Cazes (OCDE) – seront chargés de la « supervision » de la mise en oeuvre des ordonnances. Promise par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle, cette réforme reprend certains points non retenus de la loi El Khomri dont l’encre est à peine sèche. Et en particulier le plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciement abusif qui mécontente tous les syndicats. Compensation annoncée en juillet : la hausse des indemnités légales, dues quel que soit
le licenciement. Mais un pataquès a surgi la semaine dernière, lorsque le projet de décret précisant la mesure a circulé. La revalorisation de ces indemnités, promise à hauteur de 25 %, ne concerne que les 10 premières années d’ancienneté, et non toute la carrière. Un « non-respect de l’engagement », ont fustigé certains syndicats, mais le gouvernement a refusé de revoir sa copie.