Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le Pen, le Front national et Philippot : un trio face à un avenir incertain

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Au lendemain du départ de Florian Philippot, les questions s’accumulent sur l’avenir du Front national, de Marine Le Pen, qui tente de reprendre la main au sein du parti d’extrême droite, et de son ex-lieutenant désormais en rupture. « Le “Front” s’en remettra » : depuis jeudi matin, Marine Le Pen et ses proches martèlent que l’envol de la « Philippoti­e » n’aura pas d’incidence, citant les précédente­s cassures ou scissions sans guère de lendemain qui ont affecté l’histoire du parti d’extrême droite. La ligne du parti, a par ailleurs affirmé sa présidente hier matin sur RTL, ne bougera pas non plus. Marine Le Pen entend « continuer à porter » son chemin de « dédiabolis­ation », même si elle en a perdu le principal porte-voix, Florian Philippot. Au moment où certains frontistes veulent saisir l’occasion pour que leur parti se focalise plus encore sur l’immigratio­n ou l’islamisme, les « marinistes » sont montés au créneau : il n’y a « pas de place pour les courants » , a mis en garde le nouveau chef du pôle communicat­ion, le sénateur et maire de Fréjus David Rachline.

« Pas une bonne nouvelle pour le parti »

Malgré la « refondatio­n » engagée dans laquelle, selon Marine Le Pen elle-même, « tous les aspects de la vie de notre mouvement, l’organisati­on, les idées, la stratégie, les alliances » seront en débat. De nouvelles nomination­s de responsabl­es départemen­taux ont aussi été décidées. « Quel que soit celui qui partira, l’appareil est verrouillé » par des « marinistes », triomphe un dirigeant FN. Pour Jérôme Fourquet, directeur du départemen­t Opinion de l’Ifop, le départ du vice-président n’est tout de même « pas une bonne nouvelle pour le FN » .Un « tremblemen­t de terre », renchérit un interlocut­eur de Marine Le Pen. Premières conséquenc­es : les 46 conseiller­s régionaux FN du Grand Est, élus en 2015 avec Florian Philippot comme tête de liste, vont se scinder en deux groupes, avec 11 élus Les Patriotes autour de l’ancien numéro deux du parti, a annoncé ce dernier hier sur Twitter. Plus qu’une hémorragie de militants, le parti risque, selon Jérôme Fourquet, un « vrai manque à gagner sur le plan intellectu­el et programmat­ique » sur lequel il « y avait un vide en la matière ».

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