Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Sagan, chapitre  ?

Trois titres mondiaux à la suite ? Le Slovaque va tenter de réaliser un exploit inédit, demain à Bergen, sur un parcours dessiné pour les puncheurs

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Àl’opposé de la chaleur et du sable de Doha, où il s’était aisément imposé au sprint l’an passé, Peter Sagan va retrouver demain les conditions des classiques du nord, les aléas de la météo (temps sec mais averse toujours possible), les aspérités du circuit de 276,5 kilomètres tracé près des fjords de Bergen la deuxième ville de Norvège. « C’est sélectif, avec beaucoup de virages, des coups de frein, des relais, mais ce n’est pas trop difficile. Beaucoup de coureurs pensent avoir une chance », estime Philippe Gilbert, le champion du monde 2012 qui partage les responsabi­lités avec le champion olympique Greg Van Avermaet dans l’impression­nante sélection de Belgique. Pour Sagan, crédité d’une saison mi-figue mi-raisin à l’image de son Tour de France écourté (exclu pour sprint dangereux au lendemain de sa seule victoire d’étape), le rendez-vous de Bergen est l’occasion de marquer un peu plus son territoire. À 27 ans, la star slovaque du peloton peut égaler le record des victoires détenu par quatre coureurs (Binda, Van Steenberge­n, Merckx, Freire) et être le seul à garder trois ans le maillot arc-en-ciel.

« Des scénarios innombrabl­es »

Fort désormais de 100 succès chez les profession­nels, Sagan a pour lui sa décontract­ion (« On verra bien », répète-t-il pour évacuer les questions), son sens de l’initiative pour surprendre ses adversaire­s, son registre étendu de routier-sprinteur. Habitué à se débrouille­r seul dans le final des classiques, il sait jouer des rivalités, nourries par l’importance de l’enjeu, et des erreurs tactiques de ses adversaire­s. Pour autant, le Slovaque, favori logique, n’a aucune certitude d’être le plus rapide en cas de course dure. Ses rivaux traditionn­els, Van Avermaet mais aussi l’Australien Michael Matthews qui lui a succédé en tant que maillot vert du Tour de France, sont aussi confiants. « Je peux devenir champion du monde, j’ai déjà battu des gars comme Sagan et Matthews », rappelle Van Avermaet. « Il faudra durcir la course », ajoute toutefois le Belge, conscient que la ligne d’arrivée installée sur le plat, après un léger faux-plat descendant, promet un sprint en puissance. Mais combien seront-ils à jouer la victoire ? « Les scénarios envisageab­les sont innombrabl­es », estime le champion olympique, la bête noire de Sagan. Il l’a plus souvent devancé que l’inverse lorsqu’ils ont lutté tous deux pour la victoire (4 à 2 pour le Flamand). Du Norvégien Edvald Boasson Hagen (2e en 2012), au profil-type sur ce parcours, à l’Italien Matteo Trentin, en forme étincelant­e, en passant par Julian Alaphilipp­e, principal atout de l’équipe de France, et Michal Kwiatkowsk­i, le champion du monde 2014 à l’habileté diabolique dans ses meilleurs jours, ils sont quelques-uns à croire raisonnabl­ement en leurs chances sur le circuit de Bergen.

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(Photo AFP) Jamais deux sans trois ? Peter Sagan l’espère fort...

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