Des ongulés devenus « hybrides et urbains »

« Ces sangliers hybrides, je ne les ai pas connus dans ma jeunesse ! Aujourd’hui, ils vont sur les terrasses, dans les jardins, c’est un comportement anormal pour un animal sauvage. » Le constat dressé par Claude Robert fait aujourd’hui l’unanimité. Surtout, les statistiques viennent le confirmer. « Dans les années quatre-vingts,  % des populations de sangliers vivaient en zone forestière. Désormais, le plus gros potentiel se trouve dans des espaces périurbains où ils ne sont pas chassés. » Le sanglier pose ainsi, selon Bruno Giaminardi, un véritable problème d’adaptation à tous les milieux.

Jusqu’à trois portées en deux ans

Acculé par le manque de nourriture et d’humidité en été dans les massifs, il descend logiquement dans des zones périurbaines où le mitage des constructions lui permet de trouver refuge et la présence humaine suffisamment de nourriture. « Ces zones mixtes, avec de vastes terrains non débroussaillés sont un véritable paradis pour eux… » Au point d’en devenir de véritables réserves. « On peut désormais dire qu’il existe non plus une mais des populations de sangliers qui ne sont plus les mêmes, mais cohabitent sur un même milieu. » Le marcassin né en périphérie de village et habitué à la présence de l’homme dès son plus jeune âge n’aura peur ni de l’homme ni de l’aboiement d’un chien, par exemple. Avec le réchauffement climatique, qui modifie les habitats naturels du sanglier et l’oriente vers des endroits où la nourriture est plus abondante comme en périphérie des villes, « des études très sérieuses font état d’une augmentation du nombre de portées de la laie jusqu’à trois en deux ans… » Leur nombre grandira en conséquence.

(Photo doc) Il n’est pas rare de tomber sur une famille entière de sangliers en pleine zone habitée. Avec toutes les conséquences que cela suppose en termes de sécurité routière ou de dégâts dans les jardins.

(Photo doc) Le sanglier s’habitue à la présence de l’homme.