Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Marseille : la revendication de Daesh pose problème
L’enquête sur l’attaque au couteau à Marseille revendiquée par l’organisation Etat islamique, au cours de laquelle deux jeunes femmes ont été tuées dimanche sur le parvis de la gare Saint-Charles, se concentrait, hier, sur le profil de l’assaillant, un SDF toxicomane en situation irrégulière. Les deux victimes sont deux cousines de 20 ans et 21 ans résidant pour l’une dans la région lyonnaise et pour l’autre dans les Bouches-du-Rhône, selon une source proche du dossier. L’une d’elles faisait ses études de médecine à Marseille, où sa parente était venue lui rendre visite pour le week-end.
L’assaillant identifié
Connu depuis 2005 sous sept identités des services de police pour des faits de droit commun, cet étranger en situation irrégulière avait été interpellé vendredi à Lyon pour vol à l’étalage. « Il a alors présenté un passeport tunisien délivré le 18 novembre 2014 au nom de Ahmed H., né le 9 novembre 1987 à Bizerte en Tunisie », a indiqué le procureur de Paris François Molins lors d’une conférence de presse. L’assaillant a été formellement identifié par la Tunisie comme étant Hamed Hanachi, selon les informations de France 2. Sa garde à vue avait été levée après le classement sans suite de la procédure « pour cause d’infraction insuffisamment caractérisée » ,et «les autorités préfectorales locales n’ont pas été en mesure de prendre une mesure d’éloignement à son encontre », a souligné le procureur. Il se trouvait encore à Lyon samedi après-midi. Le groupe djihadiste Etat islamique a revendiqué son acte dimanche soir mais cette revendication « pose vraiment question, car aucun élément ne relie » l’assaillant à l’EI «àcestade», a souligné une source proche de l’enquête. Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a décidé de saisir l’Inspection générale de l’administration (IGA), qui devra rendre ses conclusions « sous une semaine », a précisé le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.