Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Jiff : le RCT sur le podium

A défaut de caracoler en tête du Top 14, le RCT fait figure de très bon élève en ayant aligné une moyenne de 16 « Jiff » par match contre 14 requis. Seul, à ce jour, le Racing 92 fait mieux

- PHILIPPE BERSIA

Cela ne fera sans doute pas grimper aux rideaux les supporters toulonnais, mais à défaut de caracoler en tête du Top 14, le RCT fait aujourd’hui partie des meilleurs élèves du Top 14 en matière de JIFF (Jeunes issus de la formation française). Après six journées de championna­t, seul le Racing 92 a fait mieux que lui… Retour sur un dispositif controvers­é.

Calculs d’apothicair­e

Mis en place par la LNR dès la saison 2010-2011 pour lutter contre l’afflux toujours plus important de joueurs étrangers dans le Top 14 et ainsi favoriser l’équipe de France en obligeant les clubs à aligner un maximum de joueurs issus de la formation française, le dispositif Jiff atteint aujourd’hui sa vitesse de croisière. Mais après six années de durcisseme­nt de la règle et de montée en puissance, il n’a toujours pas produit de vrais effets, hors celui très vite dénoncé par Mourad Boudjellal d’avoir fait exploser le prix des joueurs français désormais presque plus recherchés pour leur profil de Jiff que pour leurs véritables compétence­s… L’intention était louable. En effet, s’inquiétant de l’arrivée massive de joueurs étrangers sur le marché du rugby profession­nel français, la LNR a édicté un règlement dès la saison il y a sept ans, obligeant tous les clubs de Pro D2 et de Top 14 à maintenir un taux de JIFF supérieur à 40 % dans leurs effectifs de référence. Le but était de retrouver bientôt un championna­t français plein de jeunes talents éligibles en l’équipe de France.

Boudjellal s’est plié au diktat de la LNR

Ce taux a depuis été porté à 55 % pour la saison 2017-2018 (avec 14 Jiff par feuille de match), ce qui contraint aujourd’hui les présidents de clubs et les staffs à des calculs d’apothicair­e au moment de former leur collectif en présaison ou de former leur équipe, semaine après semaine. Mais n’a toujours pas permis à l’équipe de France de repartir de l’avant… Bien que parmi les premiers opposants de cette règle « discrimina­toire » qu’il estime non conforme à la réglementa­tion européenne, Mourad Boudjellal s’est évidemment plié au diktat de la LNR. Pour ne pas se retrouver très vite coincé par le règlement, il a même carrément choisi de réorienter son projet de jeu vers la formation. De son côté Fabien Galthié, jusque-là, a d’autant plus facilement pu donner du temps de jeu aux jeunes du RCT qu’il a dû faire avec un effectif encore amputé de quelques stars (Vermeulen, Habana, Fekitoa, Radradra…). Dans la mesure où il a même pris un peu d’avance, cela lui permettra, en cas de besoin urgent, d’aligner des équipes un peu moins vertueuses à l’avenir. Certes, ce n’est plus d’actualité, mais on ne sait jamais, ça peut servir…

 ?? (Photos DR et Frank Muller)) ?? Les jeunes Toulonnais, issus du centre de formation qui ont déjà contribué aux bons résultats de l’équipe Une. De gauche à droite et de haut en bas, A. Belleau, S. Rebbadj, B. Soury, T. Vernet, E. Setiano, C. Vernet, A. Méric et L. Carbonel.
(Photos DR et Frank Muller)) Les jeunes Toulonnais, issus du centre de formation qui ont déjà contribué aux bons résultats de l’équipe Une. De gauche à droite et de haut en bas, A. Belleau, S. Rebbadj, B. Soury, T. Vernet, E. Setiano, C. Vernet, A. Méric et L. Carbonel.
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