Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Oreca coche la case R
Choisi par la FIA pour concevoir et distribuer le nouveau kit de la catégorie R4, le constructeur varois vient d’effectuer des premiers essais positifs à domicile
Tout en poursuivant sa trajectoire parsemée de lauriers sur les circuits du monde entier, principalement en endurance où le nouveau châssis 07 « made in Var » empile les succès en catégorie LMP2, Oreca démontre encore une fois qu’elle est une entreprise tout terrain via la conception du « FIA R4 Kit ». « Il s’agit d’un nouveau programme à dimension internationale pour nous », explique Hugues de Chaunac, l’emblématique président de la « motorsport company » implantée à Signes. « Le groupe Oreca a toujours été lié au rallye, que ce soit avec le département moteur de Magny-Cours, notre team, ou par le biais de notre activité de distributeur de pièces et d’accessoires. À la recherche d’un fournisseur officiel et exclusif du kit « R4 rally cars », la FIA avait lancé un appel d’offres public. Elle nous a accordé sa confiance en janvier 2017. Désormais, les tests s’enchaînent afin que la commercialisation puisse débuter cet hiver. »
Chardonnet et Sarrazin séduits
La classe R4 est née pour combler l’écart trop important entre les catégories « 2 roues motrices » (R2, R3) et l’antichambre du WRC (R5) dans la pyramide d’accès au top niveau. Le kit développé par Oreca comprend le moteur 1600 turbo (265 chevaux) ainsi que les éléments permettant de répartir la puissance aux quatre roues (transmission, essieux...), les suspensions, le freinage, la direction et le réservoir d’essence. Il est adaptable à tous types de véhicules de série. De quoi permettre l’implication en compétition de nombreuses marques, concessionnaires et importateurs. Mais aussi redonner toute leur place aux préparateurs puisque la réalisation de la caisse, de la carrosserie, le choix des amortisseurs et de l’équipement de l’habitacle sont libres. Fruit d’une longue et minutieuse étude, la voiture de développement a effectué ses premiers tours de roues au mois de septembre. « Ayant été contraint d’essuyer pas mal de plâtres en course lors des débuts la catégorie R5, j’ai été agréablement surpris par la fiabilité », confie Sébastien Chardonnet, en charge du déverminage de la Toyota Etios R4 « laboratoire » accompli sur le tracé « Driving Center » du Paul-Ricard. « Le rythme est allé crescendo et nous n’avons rencontré aucun problème. Second point positif : alors qu’on roulait sur circuit en configuration terre, je me suis vite senti à l’aise. La voiture était facile à conduire. » Autre champ d’action, même constat dans la bouche de Stéphane Sarrazin après les deux séances d’essais enchaînées sur terre, d’abord non loin du Castellet, à Riboux, puis dans le massif des Corbières, du côté de Fontjoncouse (Aude). « Nous avons tout de suite pu commencer à travailler sur les réglages, la partie la plus intéressante de la phase de développement », souligne celui-ci. « Pour un premier roulage, l’équilibre est déjà là, même dans les portions rapides. Je la trouve agile. D’entrée de jeu, le feeling au volant s’avère très bon. » Également patron de l’écurie Sarrazin Motorsport qui a vu le jour au printemps, l’éclectique pilote gardois ne masque pas son intérêt : « C’était un peu le chaînon manquant du rallye ! D’une part, les jeunes qui souhaitent passer du deux roues motrices au 4x4 vont trouver là le compromis idéal. De l’autre, acheter le kit et monter sa propre auto représente un vrai challenge pour les équipes. Ça offre une réelle liberté dans l’exploitation. »