Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Un week-end pour plonger sous terre
Avec les journées nationales de la spéléo, les 7 et 8 octobre, embarquez pour une découverte inédite des profondeurs. Gâté avec son sous-sol karstique, le Var recense 2 264 cavités dont de nouvelles sont découvertes chaque année. Visite des terres du de
Regarder en bas. Regarder dessous. Voilà la proposition du weekend des 7 et 8 octobre, qui célèbre les journées nationales de la spéléologie. Prisé des amateurs, le Var prépare plusieurs événements (lire le programme cicontre), pour promouvoir une pratique qui allie engagement sportif, intérêt scientifique, et préoccupations environnementales. « Découvrir, explorer, étudier et protéger », tel est le credo.
Cavité la plus profonde du Var: - mètres
« Le Var est riche de trois grands secteurs karstiques, qui concentrent l’essentiel des 2 264 cavités recensées. La plus profonde est à moins 376 mètres, à Signes », explique Denis Laty, président du comité départemental. L’an dernier, une vingtaine de nouvelles cavités ont été découvertes dans le Var. À l’échelle de la France, 70 km de réseaux souterrains seraient découverts en moyenne, chaque année ! « Mine de rien, on est les derniers explorateurs. On va, sur terre, là où personne n’a jamais mis les pieds ! » Le département attire bien au-delà de ses 200 licenciés enregistrés. Les visiteurs occasionnels sont nombreux : « On emmène beaucoup de monde sous terre », plus tous ceux venus d’ailleurs. La spéléo est-elle une pratique dangereuse ? C’est une thématique qui revient souvent et sur laquelle est spécialisé André Roudaut.
Des dangers ?
Conseiller technique pour les secours sous terre et référent des autorités préfectorales en la matière, il prévient d’office : «Si on veut pratiquer la spéléo, il faut aller en structure. Surtout, on ne descend pas sans rien y connaître », insiste-t-il, intraitable. Il parle en connaissance de cause, pour avoir « rencontré, sous terre, des gens avec des lampes de poche ». Attention danger. « La spéléo est surtout méconnue. C’est vrai qu’on en parle beaucoup dès que quelqu’un se foule la cheville à 50 m sous terre…» peste-t-il un brin.
Une école dans le Var
La spéléologie est « très encadrée » et même enseignée dans le Var, grâce à une école départementale qui permet à des jeunes de 11 à 18 ans de pratiquer dans les meilleures conditions. « Et sans considérations de compétition. » Juste le plaisir de découvrir, sous terre, ensemble. Un des dadas des spéléos est de découvrir «les chemins de l’eau». Toute une histoire en Provence et dans le Var, où existe encore la croyance que « notre » eau viendrait des Alpes.
Une légende
« On combat certains mythes. L’eau d’ici ne vient pas des Alpes, c’est une légende. Pour Toulon, elle vient des plateaux qui l’entourent. Elle vient de Siou-Blanc. » Dans un pays calcaire, l’eau reste peu en surface, s’infiltre et circule en profondeur. Et c’est donc partout qu’il convient de protéger cette ressource inestimable. « On pense qu’il y a un émissaire, une rivière souterraine à Siou-Blanc – peut-être vers 500 m de profondeur...» Rêves de spéléos varois. Comme celui d’aller tout au bout du Ragas, longue colonne d’eau qui rejaillit dans le barrage du Revest. Films, exposition et conférences étancheront la soif des passionnés, dont un reportage inédit sur la source Saint-Antoine, à Toulon.