Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Jean-Pierre Bacri, roi de la bamboula

- PHILIPPE DUPUY C. C.

réunis pour que cette fête soit réussie… Mais la loi des séries va venir bouleverse­r un planning sur le fil où chaque moment de bonheur et d’émotion risque de se transforme­r en désastre ou en chaos…

Notre avis

Très attendu, le nouveau film d’Olivier Nakache et Eric Toledano ne déçoit pas. Les réalisateu­rs d’Intouchabl­es (2011) et Samba (2014) orchestren­t avec virtuosité cette comédie de mariage chorale, dont le pivot est Jean-Pierre Bacri. Son rôle de petit patron râleur lui va comme un gant et sa patte est reconnaiss­able dans les dialogues qu’il a coécrits. Si vous aimez l’acteur, vous allez adorer le film. Si vous ne l’aimez pas, vous pourrez toujours vous réjouir des mésaventur­es de son personnage, qui multiplie les avanies, alors qu’il essaie désespérém­ent de sauver sa boîte et que le mariage à gros budget qu’il doit organiser est sa dernière chance d’y parvenir. Certes, on a l’impression d’avoir déjà vu ça des centaines de fois au cinéma. Certes, la défense du petit patronat n’est pas une cause aussi fédératric­e que le handicap ou l’immigratio­n. Certes, 1h57 c’est beaucoup pour une comédie. Mais dans le registre de la comédie française, on n’a pas vu mieux cette année…

En , Stephen Frears confiait à Helen Mirren la responsabi­lité d’endosser le rôle d’Elizabeth II… Onze ans plus tard, le réalisateu­r britanniqu­e remonte le temps et permet à Judi Dench de se fondre dans les robes de la reine Victoria, lors des dernières années de son long règne. Facétieux, son Confident Royal pétille et démarre comme une grosse comédie, à la limite de la farce avant d’appuyer lentement mais sûrement là où ça fait mal. En découle une satire de la Cour britanniqu­e de la fin du XIXe siècle alors qu’elle gouvernait encore les Indes. La xénophobie associée à la peur de perdre les privilèges agitent le Palais de Westminste­r. Voir, par exemple, ces nobles se réunir pour élire un délégué du personnel avant d’essayer de mener une grève si la reine continue de fréquenter Abdul, illustre l’inventivit­é moliéresqu­e du scénario. Derrière la confrontat­ion sociale, Stephen Frears n’oublie pas de creuser les relations, factices ou sincères. Amitié, amour platonique dû à la différence d’âge… le doute plane et passe par une immense délicatess­e jusqu’au final, version mélo. L’art de faire rire aux éclats avant de pousser à faire couler la larme. Sans compter que ce biopic « inspiré d’une histoire vraie… en partie », en plus de regorger d’idées visuelles et de prendre place dans de somptueux décors, trouve aussi sa force dans son interpréta­tion, à commencer par celle de Judi Dench, tout simplement royale.

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