Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Cap sur le pôle «Grand Large» pour Sébastien Destremau

Réunir et aider les marins qui rêvent de Transat : telle est la structure que le navigateur toulonnais veut créer sur le littoral varois. L’idée est désormais lancée. Larguez les amarres!

- PAUL MASSABO

Son bras gauche soutenu par une orthèse (souvenir désormais clos d’un accident survenu avec son fils en Australie) semble indiquer le chemin – ou plutôt le cap – à suivre. Sébastien Destremau, qui concourt tout au long de la semaine aux Voiles de SaintTrope­z à bord du voilier de tradition Ikra, reste dans l’esprit du grand public le héros du dernier Vendée Globe (lire par ailleurs). Celui qui a été suivi par des centaines de milliers de Français fait partie de ces hommes d’actions qui aiment aller au bout de leurs idées ; ce ne sont en rien des rêves. Surfant avec son frère JeanGuille­m, le coordinate­ur de Faceocéan, sur l’incroyable succès populaire de ce Tour du monde hors norme (sans escale ni assistance), ce tandem et quelques autres bonnes volontés veulent créer un «Pôle Grand Large» à l’image, en Bretagne, de Port-La-Forêt (Finistère), Lorient ou Vannes (Morbihan). «En 2000, à Lorient, dans la base de sous-marin abandonnée, il n’y avait que des cailloux et des mouettes, explique le navigateur qui a pratiqué la régate pendant plus de vingt ans. Depuis, 2500 emplois ont été créés. Sur le secteur de Toulon, le potentiel est énorme. Construire des bateaux sophistiqu­és n’a rien d’utopique. Dans la rade, contrairem­ent à la Bretagne où il y a la marée, on peut sortir en mer n’importe quand. Et puis, on n’est pas bien ici? », ajoute, rayonnant, sous un soleil radieux, attablé à une terrasse sur le carré du port de Toulon, cet amateur d’odyssée. L’objectif de ce futur équipement est de regrouper les marins qui rêvent de grandes aventures (des compétiteu­rs pour la Route du Rhum, la Barcelona World Race, la mini-Transat et, bien sûr, le Vendée Globe sont déjà sur les rangs). Cet amateur de circumnavi­gation ne veut pas tourner autour du pot-au-noir, et préfère avancer en se jouant des vents contraires. «Créer les infrastruc­tures et mutualiser les moyens est un outil à mettre en place pour susciter des vocations. Il y a des besoins. On ne va pas attendre après qui que ce soit pour le faire. Toulon est une ville maritime, montrons-le ! » lâche avec déterminat­ion un familier des 40e Rugissants, des 50e Hurlants. Récemment, pour la pose de la «première pierre» effectuée en mer sur le Héliodive – un bateau 100 % électrique (le côté écolo n’est pas oublié) –, en présence notamment du préfet maritime Yves Joly, quelques passionnés et convaincus étaient là. «L’idée d’édifier un tel Pôle est née peu avant l’arrivée de mon frère aux Sables d’Olonnes, explique le logisticie­n. L’effervesce­nce et le soutien populaire ont fait mouche. À nous de promouvoir ce projet. Je connais bien la problémati­que des uns et des autres qui adhèrent, avec fierté, à cette idée. » L’idée est donc là, l’envie affirmée, les hommes prêts à déplacer les mers. Alors vogue la galère… Et bon vent !

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(Photo Dominique Leriche) Sébastien Destremau semble indiquer la direction à suivre pour mener à bien l’ambitieux projet.

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