Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les arts au service de l’emploi
Mercredi, dans les locaux de Pôle Emploi, se tenait la première réunion d’un « club » animé par une art-thérapeute. Une démarche innovante, en soutien des démarches usuelles
Dans une salle vitrée, au fond du grand hall, une petite dizaine de personnes semble affairée. Là où l’on est habitué à entendre des conseils sur la rédaction d’un CV ou la présentation d’un secteur d’activité pourvoyeur d’emploi, c’est de la musique méditative qui emplit l’espace. Sur la table, des feutres, des ciseaux, des bâtons de colle… Bienvenue dans le club « Club QPV (1) Priorité femmes », créé et animé par Corinne Fino. « L’idée, c’est de proposer un service en plus du cursus habituel. Permettre à un public spécifique (lire ci-contre) de disposer d’outils et de méthodes permettant d’obtenir de meilleures chances de trouver un emploi. » Conseillère Pôle Emploi depuis une dizaine d’années, Corinne pratique, par ailleurs, la sophrologie et l’artthérapie. C’est elle qui a proposé à Christine Blondet, la directrice, de créer le nouveau club à Brignoles. « Ce type d’initiatives a également été mis en place à Fréjus, Draguignan ou Toulon. On redynamise la recherche d’emploi en commençant par un travail sur soi. » Une démarche volontaire L’objectif de Corinne Fino et de l’agence Pôle Emploi brignolaise est de convaincre quatre-vingts personnes de prendre part à l’activité du club d’ici un an. « Nous donnons la priorité aux femmes et souhaitons qu’elles soient majoritaires dans chacun des groupes qui seront créés. » Christine Blondet espère un taux de « sortie positive » (donnant lieu à l’obtention d’un emploi ou à l’entrée dans une démarche de formation en vue d’un retour à l’emploi, Ndlr), « entre 75 et 80 % ». Pour entrer au club, rien de compliqué : pour peu que vous répondiez aux critères (lire ci-contre), il suffit de faire preuve de motivation personnelle. L’atelier, dont la durée totale est de trois mois, comprend des phases de travail en groupe et des entretiens individuels, où l’on identifie les compétences, propose des simulations d’entretien d’embauche, etc. « La phase artistique (dessin, collage, modelage) sera modulée en fonction de la dynamique de
chaque groupe », explique Corinne Fino.
Un travail bénéfique à tous
Au-delà d’une estime de soi retrouvée, l’atelier permet également de disposer des ressources mises en commun par les participants. « Nous partagerons les expériences et les contacts établis lors des séances de
phoning et des rendez-vous en entreprise », explique Corinne Fino. Dans le groupe de ce mercredi, Régine avoue ne pas avoir tout de suite adhéré au concept : « Je ne
voulais pas participer. Je ne voyais pas le lien entre l’art et ma recherche d’emploi. » Finalement séduite, elle souhaite poursuivre l’aventure jusqu’à son terme. Fabien, le seul
homme du groupe, assure « avoir déjà découvert quelque chose sur (lui) même. » Colette est enthousiaste : « On y croit, on se fait plaisir aussi. C’est important de se faire plaisir. » Quatre autres groupes devraient être créés d’ici la fin de l’année. « Nous sommes également en train de rechercher des partenariats artistiques avec des associations locales »,
dévoile Corinne Fino. Pour ce groupe, l’alchimie semble déjà avoir été opérée. À l’heure de se quitter, le covoiturage s’organise spontanément et l’impatience des retrouvailles est palpable.