Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Une vraie-fausse pollution déjouée en pleine mer
L’exercice POLMAR de lutte contre une pollution marine s’est tenu hier dans la rade, et se prolonge aujourd’hui à terre. Ou comment huit navires de trois nationalités s’organisent
Liquidez le Pôle Mer, faites abstraction du pôle magnétique, lâchez la barre du pole dance. Le POLMAR dont on cause ici est un exercice annuel en Méditerranée, qui avait fait sauter la banque l’an dernier en principauté de Monaco et qui a vogué par vent arrière hier à Hyères. Il ne s’agit pas d’entraînement à proprement parler puisque « nous nous entraînons toute l’année », plutôt d’un exercice de coordination des moyens d’action. Car c’est dans les premières heures d’une avarie qu’une pollution marine peut être réduite. « Il s’agit d’être à même de lutter le plus efficacement possible », résume sobrement Marc R., capitaine de vaisseau et directeur du Centre d’expertises pratiques de lutte antipollution (CEPPOL, lire en interview). Cet exercice de gestion de crise est placé sous l’autorité du préfet maritime en Méditerranée. Il est l’occasion de préparer les services de l’État à l’éventualité d’une pollution marine (une centaine de personnels mobilisés en mer, en préfecture du Var et à la préfecture maritime). Il a aussi vocation à entretenir le savoir-faire des trois États signataires de l’ accord RAMO G E( France/ Monaco/ Italie ), l’ interopérabilité et la coordination entre les centres opérationnels. Outre deux hélicoptères pour repérer la zone souillée, huit navires étaient déployés hier, parmi lesquels un remorqueur et un navire support de lutte italiens, ainsi qu’un navire de sauvetageremorquage monégasque. Secondé par des remorqueurs, le bâtiment de dépollution Jason n’a pas eu de mal à déployer un barrage hauturier. Les faux hydrocarbures aspirés seront évacués aujourd’hui à terre où le POLMAR Terre prendra le relais, logique. Fin d’une gestion de crise où on n’aura pas vu une goutte de mazout. Et pour cause, le faux polluant était de l’écorce de riz.