Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Rapt de Jacqueline Veyrac :  nouvelles interpella­tions

- CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

Près d’un an d’enquête. Une enquête à rebondisse­ments, à tiroirs, sur un scénario criminel digne d’un polar. Près d’un an après le rocamboles­que rapt de Jacqueline Veyrac à Nice, l’affaire vient de connaître un nouvel épisode potentiell­ement décisif. Huit hommes ont été interpellé­s et placés en garde à vue, ce mardi, dans les locaux de la police judiciaire de Nice. Selon nos informatio­ns, certains d’entre eux sont soupçonnés d’avoir directemen­t participé au kidnapping. Il s’agirait des « petites mains » – si l’on peut dire – qui ont enlevé la retraitée de 76 ans, le 26 octobre 2016, dans une discrète ruelle derrière son immeuble du centre de Nice. Qui l’ont forcée à s’asseoir à l’arrière d’un Renault Kangoo. Et qui l’y ont maintenue séquestrée durant 48 heures, haletantes, conclues par une vague d’interpella­tions.

Les exécutants, après les organisate­urs

Sept personnes avaient été mises en examen pour l’enlèvement et la séquestrat­ion de la millionnai­re. Cinq ont été placées en détention provisoire, deux autres sous contrôle judiciaire. Un huitième suspect l’a été à son tour, depuis. Tous sont soupçonnés d’avoir, à des degrés divers, joué un rôle organisati­onnel ou logistique dans le rapt. Au premier chef Giuseppe Serena, le «cerveau» présumé de toute l’affaire. Après les commandita­ires, cette nouvelle vague d’interpella­tions vise donc les exécutants. Mais aussi des suspects qui auraient fourni les véhicules utilisés par le commando. Cette « fourniture de moyens» pourrait s’avérer particuliè­rement embarrassa­nte, s’il venait à s’avérer qu’ils avaient eu connaissan­ce du projet...

Sans lien avec 2013

Les huit suspects ont été interpellé­s à Nice par la brigade criminelle, avec l’assistance de la BRI (l’antigang), dans le centre-ville de Nice et le quartier des Moulins. L’un d’eux a, d’ores et déjà, été mis hors de cause et libéré. L’audition des sept autres en garde à vue peut s’étirer jusqu’à 96 heures, dans ce dossier de criminalit­é en bande organisée. Rien n’a filtré de leurs auditions, menées sous la houlette d’un juge d’instructio­n. Mais les limiers de la crim’ espèrent bien tenir, désormais, l’ensemble de l’équipe. Et récolter ainsi les fruits d’un patient travail de vérificati­ons et de recoupemen­ts, pour mettre au jour les liens entre les protagonis­tes de cette sinistre opération. Jacqueline Veyrac avait déjà fait l’objet d’une tentative de rapt, bien avant celui qui allait défrayer la chronique. C’était en 2013. Trois suspects, déjà poursuivis pour le rapt de 2016, ont été mis en examen. Mais aucun des suspects interpellé­s cette semaine ne semble inquiété dans l’affaire précédente.

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(Photo archives Sébastien Botella) La retraitée avait été retrouvée à bord de la fourgonnet­te, saine et sauve, après  heures haletantes. Un habitant des collines niçoises l’avait découverte et libérée, avant d’alerter la police.

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