Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Une autre attaque au gaz sarin au printemps confirmée en Syrie

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L’agent neurotoxiq­ue sarin a été utilisé dans une localité au nordouest de la Syrie fin mars, cinq jours avant l’attaque meurtrière de Khan Cheikhoun qui a fait plus de 80 morts, a annoncé, hier, l’Organisati­on pour l’interdicti­on des armes chimiques (OIAC).

« Dès le  mars dans le Nord »

« L’analyse des échantillo­ns collectés (par l’OIAC) se rapporte à un autre événement survenu dans la partie nord de la Syrie le 30 mars de cette année », précise le directeur général de l’OIAC Ahmet Üzümcü. « Les résultats prouvent l’existence de sarin », a-t-il ajouté. « Nous ne savons pas grand-chose pour le moment. On rapporte que cinquante personnes ont été blessées. On ne fait pas état de morts. » Le 4 avril, un raid aérien avait frappé Khan Cheikhoun, petite ville contrôlée par des rebelles et des jihadistes dans la province d’Idleb, faisant au moins 83 morts. Dans la nuit du 6 au 7 avril, 59 missiles de croisière Tomahawk avaient été tirés par deux navires américains en Méditerran­ée vers la base aérienne syrienne d’AlChaayrat­e (centre). L’attaque de Khan Cheikhoun était jusqu’à présent considérée comme la première utilisatio­n de sarin depuis celle du 21 août 2013 dans des secteurs aux mains des rebelles, en périphérie de Damas. Selon les EtatsUnis, cette attaque a fait au moins 1.429 morts. Or M. Üzümcü a déclaré que du sarin avait été utilisé dans la localité d’Al-Lataminah, à une vingtaine de kilomètres au sud de Khan Cheikhoun, cinq jours plus tôt.

Le régime de Damas nie en bloc

La mission d’enquête de l’OIAC a récupéré des échantillo­ns de sol, des vêtements et des éléments métallique­s « qui ont été envoyés à nos laboratoir­es et nous avons reçu les résultats voici quelques jours ». En juin, l’OIAC avait confirmé que du gaz sarin avait bien été utilisé lors de l’attaque de Khan Cheikhoun, sans Début septembre, des enquêteurs de l’ONU ont affirmé pour la première fois, dans le 14e rapport de la Commission d’enquête de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en Syrie, que le gouverneme­nt était responsabl­e. Ce que la Syrie a fermement rejeté, assurant ne pas utiliser d’armes chimiques « contre son peuple ». Une commission conjointe de l’ONU et l’OIAC, qui enquête également sur l’attaque, doit encore en déterminer la partie responsabl­e et son rapport devrait sortir d’ici quelques semaines. Le régime Assad nie constammen­t toute implicatio­n dans des attaques chimiques, affirmant avoir remis tous ses stocks après un accord conclu en 2013.

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(Photo AFP) Un enfant soigné pour des symptômes imputés au gaz sarin, dans le nord de la Syrie.

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