Gonflés à bloc

Les courses débutent ce jeudi et ils étaient des centaines à retirer hier leurs dossards. Rencontre avec quatre concurrents venus de loin

Après un voyage de sept mille kilomètres, vous nous direz qu’ils ne sont plus à quelques bornes près. Et vous aurez raison. Car même si cellesci vont devoir se faire à la force de leurs mollets, vous pouvez compter sur eux pour les avaler sans rechigner. Oui, ces quatre potes ont de l’énergie à revendre. Sans doute parce que les quatre amis en question, arrivés mardi de Basse-Terre après un « sacré périple », réalisent « un rêve de longue date » en participant à leur premier Roc d’Azur. Mais sans doute aussi parce que le temps d’une semaine, ils vont pouvoir laisser derrière eux Irma et Maria. Oui, cinq jours durant, Frantz (50 ans) Frédéric (42 ans), Eric et Félix (45 ans tous les deux) vont pouvoir s’offrir une sacrée respiration pour oublier tempêtes et cyclones. « La région de Basse-Terre a particulièrement souffert, raconte Frantz. Nous avons eu deux cyclones de catégorie cinq en l’espace de quelques jours alors que je n’avais jusqu’ici connu qu’un cyclone de catégorie quatre avec Hugo en 1989. Alors, même si on a quelques scrupules à avoir laissé femmes et enfants derrière nous, c’est bon d’être ici. » Tellement bon d’ailleurs, que la bande de quatre est comme boulimique. Ne sachant apparemment à quel saint se vouer, autre que celui du VTT, les quatre potes ont en effet décidé de s’inscrire sur pas moins de trois épreuves. « On ne sait pas quand est-ce que qu’on pourra revenir, alors on s’est dit autant optimiser, explique Frantz. Nous ferons donc le Roc Master ce jeudi (42 kilomètres pour 760 mètres de dénivelé), puis le Roc Marathon vendredi (86 kilomètres pour 2 300 mètres de dénivelé) et enfin le Roc d’Azur dimanche (57 kilomètres pour 1 380 mètres de dénivelé). » Autant dire qu’ils ont la foi.

« Chez nous aussi le VTT connaît un véritable essor »

Mais n’allez pas croire qu’il s’agira pour autant d’un chemin de croix. Car ces quatrelà sont affûtés. « On s’entraîne sérieusement en Guadeloupe, prévient Frantz qui pratique aussi le triathlon et a bouclé l’Ironman de Nice en 12 heures. Là-bas aussi le VTT connaît un véritable essor. Et même si le vélo de route reste dominant, on dispose d’un sacré terrain de jeu ». Un terrain toutefois différent de celui qu’ils vont découvrir aujourd’hui sur le Roc Master. « Chez nous c’est souvent boueux, raconte Frédéric. Alors on a dû opter pour des pneus plus renforcés pour les pierres et on réfléchit à la pression que l’on va mettre. » Une chose est sûre, eux sont déjà gonflés à bloc. Et même s’ils devaient finir la semaine sur la jante, ils auront toujours la force de rentrer. Mais en avion bien sûr.

(Photos Philippe Arnassan) Félix, Frédéric, Eric et Frantz prêts pour trois courses et surtout pour une belle respiration.