Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le renfort de M. Hulot?
Alors que le préfet doit décider de prolonger – ou pas – l’autorisation d’exploiter le site jusqu’en 2027, le maire du Cannet sollicite le ministre de la Transition écologique et solidaire
Farouchement opposé à la prolongation de l’exploitation du site jusqu’en , le maire du Cannet Jean-Luc Longour, soutenu par la députée Sereine Mauborgne (La République en marche), en appelle au ministre de la Transition écologique.
Stop ou encore? L’arrêt de l’exploitation de la décharge du Balançan, ou sa prolongation jusqu’en 2027, se joue en cette fin d’année. Le site arrivera en effet à saturation en milieu d’année 2018. « La balle est dans le camp du préfet. Je me réjouis que Jean-Luc Videlaine ait exprimé de manière très claire ses réticences à cette prolongation ,observe Jean-Luc Longour. Désormais, l’Etat doit démontrer sa fermeté ». Pour autant, le maire du Cannet sait que la partie n’est pas encore gagnée pour les opposants au Balançan. « De part et d’autre, les pressions sont fortes pour obtenir une prolongation ,estime-t-il. J’espère que le préfet y résistera ».
« L’incitation a échoué place à la coercition »
Aussi, Jean-Luc Longour tente d’attirer l’attention de l’Etat sur ce dossier, jusqu’au ministère de la Transition écologique et solidaire. « Je vais transmettre un courrier à Nicolas Hulot, pour lui rappeler le caractère grotesque de cette situation qui n’a que trop duré. Je compte aussi sur le soutien de la députée Sereine Mauborgne (lire ci-dessous) auprès de lui...» Sur le fond, les documents d’urbanisme locaux n’autorisant pas l’extension – un cinquième casier – nécessaire à une prolongation, « le seul recours possible serait, comme en 2008, de le classer en projet d’intérêt général (PIG) ». « En 2008, rappelle-t-il, l’Etat a choisi l’incitation et la sensibilisation. Il a validé le PIG en disant aux territoires varois : “Maintenant, place aux projets”. On a en effet vu un plan départemental bien fait, basé sur des technologies récentes éprouvées ailleurs. L’application de ce plan aurait permis de mettre fin à ces méthodes archaïques. Or, dix ans après, aucun projet n’est sur le point d’aboutir dans nos territoires varois. L’incitation et la sensibilisation affichées en 2008 sont de belles valeurs, mais elles ont ici démontré leur inefficacité. Il faut peut-être désormais passer à la coercition...»
« L’Etat ne peut pas être complice »
Le maire du Cannet est très remonté contre nombre d’élus locaux varois qui, selon lui, « ne font aucun effort en la matière, peut-être volontairement. J’en entends
certains professer : “le préfet va prolonger le Balançan, puisqu’il n’a pas d’autres choix”. La menace d’une hausse sensible de la TEOM est brandie. Mais à qui la faute ? Donc en gros : “le préfet prendra des PIG tant qu’on ne fera rien, donc autant continuer à ne rien faire”... C’est irresponsable. L’Etat ne peut pas, ne doit pas être complice de ces manoeuvres dilatoires et inacceptables. » Qu’on se le dise : le maire du Cannet, s’il affiche « colère », « incompréhension » et « dégoût » sur le dossier du Balançan, n’est par ailleurs absolument pas résigné...