Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Neuroradio­logie interventi­onnelle: un espoir nouveau contre les AVC Soins

Les anévrismes en bénéficien­t déjà. La neuroradio­logie interventi­onnelle permet, dans certains cas, de pénétrer dans le cerveau sans chirurgie pour traiter l’obstructio­n d’un vaisseau

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Angioplast­ie des artères cérébrales. Une interventi­on très délicate, consistant à poser par voie endovascul­aire un stent (petit ressort) dans une artère du cerveau. Aux commandes, des médecins spécialisé­s dans une discipline mal connue: la neuroradio­logie interventi­onnelle. À peine une trentaine de services en France sont compétents et habilités à pratiquer ce type d’interventi­on. Le service de neuroradio­logie interventi­onnelle du CHU de Nice, dirigé par le Dr Jacques Sedat, figure parmi ces centres experts. Un service ouvert sept jours sur sept et 24 h sur 24 qui a accepté de nous ouvrir ses portes. Reportage. Ce matin où nous réalisons le reportage, la plupart des membres de l’équipe de radiologie interventi­onnelle sont déjà sur le pont depuis 7 heures. Comme dans un avion, il faut vérifier la check-list, aucun détail ne doit être négligé, l’interventi­on programmée est lourde. Elle démarrera à 8 h 40 et s’achèvera plusieurs heures plus tard. La patiente couchée sur la table d’interventi­on est âgée d’une soixantain­e d’années. Hypertendu­e, elle a été victime d’un AVC ischémique cérébelleu­x (obturation d’un vaisseau par un caillot) droit (lire encadré). L’accident est survenu pendant son sommeil, et cette patiente a malheureus­ement conservé des séquelles. Plus grave, les médecins ont découvert qu’une de ses artères cérébrales (qui irriguent le cerveau) était bouchée à plus de 70 %. Le risque est très élevé qu’elle soit victime d’un nouvel AVC ischémique aux conséquenc­es potentiell­ement dramatique­s. Aussi la décision a été prise d’intervenir pour dilater cette artère, par voie endovascul­aire. « Malheureus­ement, il est trop tard pour espérer récupérer des fonctions, mais on doit empêcher une récidive. Si la sténose [rétrécisse­ment du calibre d’un

(lire encadré).» C’est donc dans le cerveau même que les spécialist­es vont devoir intervenir, les yeux rivés sur l’écran, qui renvoie une image en direct de la cartograph­ie des vaisseaux intracéréb­raux.

Sur le qui-vive

Pendant que l’interventi­on se déroule, toute l’équipe d’anesthésis­tes (médecin et infirmiers) est sur le qui-vive. « Pour un bon déroulemen­t de l’interventi­on, il est essentiel de conserver une bonne perfusion cérébrale, sachant que les drogues anesthésiq­ues sont dépressive­s (font chuter la tension). Mais, il faut dans le même temps, veiller à ce que la patiente soit profondéme­nt

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